Après une première saison prometteuse en NBA, le prodige du basket tricolore Victor Wembanyama est arrivé en France pour participer à ses premiers Jeux olympiques. Au sein de l’équipe, le joueur de 20 ans attire tous les regards et suscite beaucoup d’espoir.
Contrairement à ses coéquipiers, Victor Wembanyama a eu le droit à sa propre conférence de presse. Lors de la présentation de l’équipe de France masculine de basket participant aux Jeux olympiques de Paris, il est monté seul sur une estrade dans une salle de l’Insep, le centre national de formation des sportifs de haut-niveau. Face à une centaine de journalistes, majoritairement français, mais aussi de quelques médias étrangers, « Wemby » a répondu en toute décontraction aux nombreuses questions.
De retour depuis peu en France pour débuter la préparation en vue des JO, le numéro 1 de la Draft 2023 attire tous les regards. « J’ai plutôt tendance à sous-estimer ce phénomène parce que je n’y fais pas plus attention que ça », a-t-il simplement résumé. Sa popularité se ressent pourtant même en dehors des terrains. Le 23 juin, il a participé à Paris au défilé Vogue World sur la place Vendôme.
Devenu une star mondiale à seulement 20 ans, le joueur de 2,24 m veut garder la tête froide : « J’ai senti l’engouement qui était différent envers moi, mais je ne regarde pas les nouvelles, je ne traîne pas sur les réseaux sociaux. Ce n’est aucunement quelque chose qui me dérange mais dont j’essaie de prendre uniquement le positif. »
L’enthousiasme autour de celui qui est surnommé « l’Alien » et autour du basket hexagonal ne cesse de grandir. Il est encore monté d’un cran cette semaine avec la sélection aux deux premières places de la Draft NBA de deux talents français Zaccharie Risacher (Atlanta Hawks) et d’Alexandre Sarr (Washington Wizards), un doublé inédit et historique pour un pays hors États-Unis. « C’est beaucoup de fierté, je suis resté éveillé », a réagi Victor Wembanyama, un an après avoir été lui-même numéro 1 de la Draft. « Ma première impression est de me dire que ce n’est pas encore assez pour le basket français. Si on a fait deux fois d’affilée, pourquoi pas trois. »
À quelques semaines du début de ses tous premiers Jeux olympiques, Victor Wembanyama ne dissimule pas ses ambitions. Il a soif de titres et voudrait ouvrir son compteur de médailles à Paris : « Je me prépare aux JO depuis la première fois que je les ai vu à la télé. Cela a toujours été un rêve, mais en grandissant, c’est devenu un objectif. C’est un événement vraiment unique dans le sport, l’événement le plus important au monde ».
« Il est vraiment focus sur la compétition »
Même s’il ne compte pour l’instant que quatre sélections avec les Bleus, les attentes sont considérables autour de ce géant. Après une très bonne première saison en NBA sous les couleurs des Spurs de San Antonio au terme de laquelle il a remporté le trophée de rookie de l’année récompensant le meilleur débutant, il est déjà perçu comme l’un des joueurs majeurs de l’équipe de France.
Pour autant, le sélectionneur Vincent Collet ne s’inquiète pas outre mesure de cette pression qui pèse sur ses jeunes épaules : « On sait que la présence de Victor augmente l’attractivité de l’équipe et l’attention qu’elle va retenir de tout le monde. Je sais aussi que Victor est très concentré et très mobilisé. Il est vraiment focus sur la compétition. Il est simplement impatient de pouvoir démarrer la préparation ».
Ses coéquipiers ont aussi bien conscience d’avoir affaire à un phénomène et reconnaissent ses qualités. « Il apporte une panoplie offensive au-delà de sa taille, une panoplie technique qu’on a rarement. Il va apporter un énorme plus défensivement et offensivement. Il a un talent inné », estime le capitaine Nicolas Batum qui va participer à ses quatrièmes et derniers Jeux olympiques.
Mais fort de son expérience de vétéran, le joueur des Sixers de Philadelphie sait aussi que Victor Wembanyama doit être préservé : « Il a 20 ans, il a fait zéro compétition. Il va commencer par ce qui se fait de plus dur. Il faut éviter de lui mettre cette pression là et de le voir comme le sauveur. C’est à nous aussi de le protéger par rapport à cela et de l’accompagner ».
L’association Wembanyama – Gobert
Trois ans après avoir remporté une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo, l’équipe de France de basket fait partie des nations favorites. Mais cette année encore, ce sont les États-Unis, champion en titre, qui font figure de premier prétendant au titre. Team Usa va débarquer en France avec une constellation de stars dont LeBron James, Stephen Curry ou encore Jayson Tatum, récemment sacré champion NBA avec les Celtics de Boston. Pour espérer prendre leur revanche après la finale perdue en 2021 face aux Américains, les Français misent beaucoup sur l’association entre Victor Wembanyama et Rudy Gobert.
Pour la première fois le meilleur rookie et le meilleur défenseur de l’année en NBA vont évoluer ensemble en équipe de France. Rudy Gobert a hâte de voir se former ce duo d’intérieurs : « À chaque fois que je le regardais jouer cette année, je me disais que j’étais impatient de partager le terrain avec lui et de pouvoir l’aider à être la meilleure version de lui-même possible et vice-versa ». Le pivot des Wolves de Minnesota sait aussi qu’il va avoir un rôle de mentor à jouer : « Il va y avoir beaucoup d’apprentissage pour Victor. Forcément, il va devoir beaucoup absorber, mais je sais qu’il en a la capacité. Je vais l’aider à être le plus dominant possible ».
Les deux joueurs vont avoir un mois de préparation pour trouver les bons automatismes. Avec leurs coéquipiers, ils affronteront la Turquie le 3 juillet à Rouen pour un premier match amical. Leur entrée dans le tournoi olympique aura lieu le 27 juillet à Lille. À quelques semaines de cette échéance, Victor Wembanyama annonce déjà la couleur : « Mon but c’est de faire kiffer les Français avec mes performances. Ils savent que quand je porte le maillot de la France, cela me tient d’autant plus à cœur. Il n’y aura pas de retenue ».