Législatives en Italie: la presse inquiète du raz-de-marée anti-système
La percée historique des forces anti-système et eurosceptiques, majoritaires après les législatives du dimanche 4 mars 2018, plonge dans l’incertitude l’Italie, où le chef de l’extrême droite a revendiqué de diriger le gouvernement. Cette période d’instabilité qui s’ouvre inquiète manifestement beaucoup d’éditorialistes transalpins.
Avec notre envoyée spéciale à Rome, Juliette Gheerbrant
Comme le résume en Une Il Fatto Quotidiano, ces élections changent tout. Et de fait, le résultat du scrutin bouleverse la politique italienne. Presque tous les journaux titrent sur la victoire du Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio.
Pour Il Manifesto, l’Italie danse sous les étoiles. Il Secolo estime que les 5 étoiles ont fait sauter la banque, avec un score que même ses leaders n’osaient pas espérer : 32% des voix, alors qu’il était crédité de 28% dans les sondages.
La Republica souligne que l’Italie des 5 étoiles a fait couler le Parti démocrate. Luigi Di Maio a, en effet, récupéré les voix de nombreux déçus du gouvernement de Paolo Gentiloni, même si le score décevant du parti au pouvoir est aussi dû à l’éclatement de la gauche qui a fait scission du Parti démocrate et n’a pas convaincu, comme en témoigne un score à peine supérieur à 3%.
Chasse aux députés
Cette période d’instabilité qui s’ouvre inquiète manifestement beaucoup d’éditorialistes ce lundi. Pour La Stampa, l’Italie est ingouvernable. Des ennuis sont en vue, titre Il Giornale. Comment former un gouvernement ? C’est à présent la grande interrogation.
L’Italie se retrouve dans l’incertitude, souligne Il Messaggero, tandis que La Notizia annonce l’ouverture de la chasse aux députés qui seront prêts à retourner leur veste pour éviter un retour aux urnes.
Luigi Di Maio devait s’exprimer ce lundi après-midi. Devenu premier parti du pays, le Mouvement 5 étoiles compte bien diriger les opérations. « Tous les partis vont devoir discuter avec nous », ont dit dès dimanche soir ses cadres.
Mais pour gouverner avec qui ? L’équation sera difficile à trouver, et c’est le président de la République qui tranchera, in fine. Il faut savoir que sur les questions de société et d’environnement, le Mouvement 5 étoiles a des positions plutôt proches de la gauche. Sur l’immigration, en revanche – question brûlante des élections -, il a des positions plutôt proches de l’extrême droite de Matteo Salvini.
rfi