Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir un retour imminent de l’ambassadeur français à Niamey, la capitale du Niger, une décision qui intervient alors que le retrait des troupes françaises est lui prévu d’ici à la fin de l’année. Pour le député Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale, il faut à un moment donné « prendre les mesures qui s’imposent ». Pour autant, à ses yeux, le chef de l’État n’a « pas décidé grand-chose », puisque notre ambassadeur est depuis quelques semaines « quasiment retenu en otage », et donc dans l’incapacité d’exercer correctement ses fonctions. La réalité, fustige l’élu, « c’est que sous Emmanuel Macron, la France a été sortie d’Afrique ».
Une « perte d’influence » dommageable
Le départ des forces françaises du Niger est regretté par Jean-Philippe Tanguy. Dans le rangs du RN, « on aurait souhaité que les troupes restent en Afrique », glisse-t-il, ainsi que la mise en place d’une « politique africaine de la France respectueuse, raisonnable, rationnelle », en mesure de permettre « le maintien d’une coopération militaire ou le maintien de nos alliés quand ils sont démocratiquement élus ».
Selon l’élu de la Somme, « on se rend compte que la France, sous Emmanuel Macron, a été considérablement affaiblie en Afrique ». Dès lors, « on a l’impression que le souvenir d’une personne comme Jacques Chirac appartient à un autre siècle ». Cette situation problématique pour le député, qui note que « la France perd son influence aujourd’hui » en Afrique, « au profit de la Chine et d’organisations qu’il faut bien qualifier de terroristes comme Wagner, sur d’autres territoires ».
S’il était au pouvoir, le RN changerait d’approche. « Il faut toujours tenir compte des demandes des pays africains, ce sont des pays souverains, indépendants, il n’y a pas de paternalisme à avoir », lance d’emblée Jean-Philippe Tanguy. Marine Le Pen compte « recoudre » les relations, poursuit-il, afin de renouer « une relation utile, constructive, pour le contrôle de l’immigration, pour la lutte contre le terrorisme, mais aussi la valorisation économique » de ces liens. Cela passe notamment par le fait de « payer au juste prix les ressources et matières premières produites en Afrique », de manière à « permettre le développement de ces pays si vous voulez que la population reste là-bas ».