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Les ministres des Affaires étrangères de l’UE soutiennent une paix juste en Ukraine et une solution africaine pour rétablir la démocratie au Niger

Lors de leur réunion informelle ministérielle à Tolède, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont soutenu la recherche d’une paix juste en Ukraine et les projets de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) visant à rétablir la démocratie au Niger.

La réunion, qui s’est tenue dans l’Antigua Fábrica de Armas de Tolède dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil de l’UE, était présidée par le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, y participait.

Alors que mercredi, les ministres de la défense de l’UE, également réunis à Tolède, se sont concentrés sur l’aspect militaire et de défense pour soutenir l’Ukraine, aujourd’hui, l’accent a été mis sur l’aspect diplomatique, « non seulement sur la guerre, mais aussi sur la manière de mettre fin à la guerre du point de vue du plan de paix présenté par le président (ukrainien) Volodymir Zelenski », a déclaré M. Borrell lors d’une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération par intérim, José Manuel Albares.

Les ministres ont discuté du plan de paix de M. Zelenski « et de la manière de le soutenir de façon continue ainsi que de le placer au centre du débat international visant à instaurer une paix juste en Ukraine », a déclaré M. Borrell.

« Ce que nous voulons tous, c’est que l’Ukraine devienne le plus rapidement possible un pays libre et indépendant, souverain à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues », a déclaré M. Albares, qui a pris un petit-déjeuner de travail avec son homologue ukrainien avant la réunion.

Déclarations d’José Manuel Albares lors de la réunion ministérielle informelle sur les Affaires étrangères.

La candidature de l’Ukraine et des Balkans occidentaux à l’adhésion à l’UE

Les ministres des Affaires étrangères ont également discuté avec M. Kuleba des perspectives de la candidature de l’Ukraine à l’adhésion à l’UE.

La guerre en Ukraine a eu pour effet collatéral d’accélérer le processus d’élargissement de l’UE, un « processus fondé sur le mérite » selon lequel un État devient membre lorsqu’il remplit toutes les conditions, a rappelé M. Borrell.

Mais en même temps, il a jugé positif le fait de « fixer un objectif, un horizon pour donner un élan politique à ce processus, également pour nous, parce que nous devons aussi nous préparer à un élargissement qui va toucher 10 nouveaux membres de l’Union », a-t-il fait valoir.

L’Ukraine attend actuellement le rapport de la Commission européenne sur l’état d’avancement du paquet de réformes proposé par Bruxelles comme condition préalable à l’ouverture de la phase de négociations d’adhésion.

« Nous attendons le rapport de la Commission en octobre. Il appartiendra à la présidence espagnole de prendre la décision historique de franchir les prochaines étapes pour ouvrir ces négociations en vue de l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne », a rappelé le ministre José Manuel Albares.

M. Borrell a également annoncé que la présidence espagnole propose d’organiser une réunion ministérielle avec les ministres des pays des Balkans occidentaux au cours de ce semestre afin d’analyser les perspectives d’adhésion de ces pays.

Coup d’État au Niger

La réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE a également porté sur la situation politique et sécuritaire au Sahel à la suite du coup d’État survenu au Niger le 26 juillet.

Séance plénière de la réunion ministérielle informelle des Affaires étrangères de l'UE -Gymnich- à Tolède.

Séance plénière de la réunion ministérielle informelle des Affaires étrangères de l’UE -Gymnich- à Tolède. © UE

Le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, et le ministre des Affaires étrangères du gouvernement légitime du Niger, Hassoumi Massoudou, ont participé à la réunion.

Les ministres ont réitéré leur ferme condamnation du coup d’État et ont appelé à la libération du président Mohamed Bazoum et de sa famille, ainsi qu’au retour à l’ordre constitutionnel, ont expliqué M. Borrell et le ministre espagnol.

Ils ont également réaffirmé leur soutien aux efforts diplomatiques de la CEDEAO pour ramener le Niger dans la légalité et ont réitéré leur décision de suspendre l’aide à la coopération avec le Niger. Toutefois, l’aide humanitaire qui contribue à alléger la situation de la population du Niger, deuxième pays le plus pauvre du monde, sera maintenue.

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont également lancé « un processus visant à créer un cadre juridique pour les sanctions individuelles », a annoncé M. Borrell.

Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (à gauche), et José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères par intérim (à droite), souhaitent la bienvenue à Hassoumi Massoudou (au centre), ministre des Affaires étrangères du Niger, avant la réunion informelle des Affaires étrangères.

Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (à gauche), et José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères par intérim (à droite), souhaitent la bienvenue à Hassoumi Massoudou (au centre), ministre des Affaires étrangères du Niger, avant la réunion informelle des Affaires étrangères. © UE

Les ministres ont exprimé leur soutien à l’approche diplomatique pour trouver une solution à la situation dans le pays, soulignant l’importance des « solutions africaines aux problèmes africains », a déclaré le Haut représentant.

« Nous donnons la priorité à une solution diplomatique. Personne ne souhaite une intervention militaire », a déclaré M. Albares.

Le récent coup d’État au Gabon a également été évoqué, mais M. Borrell a souligné la différence avec le Niger : le président nigérien déchu, M. Bazoum, était la seule autorité démocratiquement élue au Sahel, tandis que, au Gabon, les élections qui ont précédé le coup d’État « ont laissé beaucoup à désirer d’un point de vue démocratique », a fait remarquer M. Borrell.

L’UE estime donc qu’un dialogue inclusif garantissant l’État de droit et les droits de l’homme est le meilleur moyen d’essayer de rétablir un régime véritablement démocratique au Gabon.

Mouhamadou Moustapha THIAM

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