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Investissements directs étrangers : l’Afrique se distingue par ses méga projets

Hors opérations exceptionnelles, les flux d’investissements vers les pays du continent ont progressé de 7% en 2022, selon le rapport annuel de la Cnuced. Egypte, Afrique du sud et Ethiopie mènent la danse.

Après le record de 2021, un plongeon apparent… Les investissements directs étrangers (IDE) dirigés vers l’Afrique ont chuté de 43,5% l’an dernier pour atteindre 44,9 milliards de dollars. Ils s’étaient élevés à 79,5 milliards de dollars en 2021.

Ces chiffres résultent du rapport annuel de référence publié le 5 juillet dernier par la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement).

En réalité , le niveau des IDE l’an dernier demeure, comparable aux flux constatés les années antérieures : bien que très variables, ceux-ci oscillent, depuis 2016, autour de la barre de 40 milliards de dollars, et le recul de 2022 s’explique, en fait, quasi exclusivement par une opération de recomposition capitalistique au sein d’un groupe sud-africain. Sans cette opération, les IDE vers le continent africain auraient progressé de 7%, relève le rapport.
Autre facteur positif, la Cnuced a recensé 766 projets nouveaux (« greenfield ») en Afrique, soit une hausse de 39%. Mieux, sur les quinze mégaprojets mondiaux (plus de 10 milliards de dollars) annoncés en 2022, six sont localisés en Afrique. Il s’agit en l’occurrence de projets dans le domaine extractif ou énergétique, notamment dans l’hydrogène en Afrique du Sud. La valeur de ces mégaprojets annoncés a presque quadruplé pour atteindre 195 milliards de dollars contre 52 milliards de dollars en 2021.
Du côté des pays, en matière de flux effectivement constatés sur 2022, c’est l’Egypte qui décroche la palme des IDE les plus importants, à 11 milliards de dollars. Le pays des Pharaons est suivi de l’Afrique du Sud (9 milliards de dollars) et de l’Ethiopie (3,6 milliards de dollars). On relèvera aussi le maintien à un bon niveau des flux vers le Maroc, à 2,1 milliards de dollars, un niveau quasi inchangé. Il en va de même pour la RD Congo qui voit les IDE se maintenir à 1,8 milliard de dollars, tiré par des investissements soutenus dans le secteur minier.
En Afrique de l’Ouest, le Sénégal continue de se distinguer avec 2,586 milliards de dollars d’IDE, (un niveau inchangé) en raison des importants investissements dans le domaine pétrolier (GTA et Sangomar). L’économie de la Côte d’Ivoire confirme, quant à elle, son attractivité avec une hausse des flux de 15% à 1,58 milliard de dollars. A l’inverse, le Nigeria est complètement à l’arrêt et déplore même un léger désinvestissement net (-180 millions de dollars).
Concernant les seules fusion-acquisitions (M&A), les opérations en Afrique représentent sur 2022 un solde positif de 8,66 milliards de dollars, soit 1,2% du total mondial.
Pour rappel, en 2021, le solde de ces opérations de M&A était, selon la Cnuced, négatif de 1,49 milliard de dollars. L’an dernier, le plus gros, en valeur, des opérations de M&A relève de deux pays seulement : l’Afrique du Sud (4,76 milliards de dollars) et l’Egypte (3,39 milliards de dollars).
A noter qu’au plan mondial, le rapport de la Cnuced constate un recul de 12% des IDE en 2022. Après le fort rebond global de 2021, le total des investissements est chiffré à 1 300 milliards de dollars. Ceci résulte d’une chute de 37% constatée au niveau des pays développés et d’un gain de 4% pour les économies émergentes. Les IDE vers l’Asie émergente sont restés stables l’an dernier, quant à ceux dirigés vers l’Amérique latine et les Caraïbes, ils ont progressé de 51 %.

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