Des milliers de Libyens célèbrent l’anniversaire de « leur » révolution
Les Libyens de Tripoli se sont rassemblés dès vendredi 16 février 2018 sur la place des Martyrs pour fêter les sept ans de la révolution.
Les Libyens fêtaient vendredi et samedi le septième anniversaire de la révolution qui a vu la chute de Mouammar Kadhafi, malgré leur calvaire quotidien dans un pays miné par une crise politique et économique sans précédent.
La Libye a célébré samedi 17 février le septième anniversaire de la révolution qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Dans la capitale Tripoli, comme dans d’autres villes du pays, des milliers de personnes arborant les couleurs du drapeau national (rouge, vert et noir) se sont rassemblées sur les places publiques où les autorités avaient organisé des concerts, ou encore diffusaient de la musique via des haut-parleurs.
À Tripoli, la place des Martyrs a servi de point de ralliement. Des défilés de scouts et de troupes musicales ainsi que des concerts et feux d’artifices y ont eu lieu vendredi et samedi.
« 2018 sera peut-être une bonne année pour la Libye, nous devons bien la commencer pour que de bonnes choses arrivent », espère Mohsen Ali, un fonctionnaire qui est venu célébrer l’anniversaire du début de la révolution avec sa femme et ses deux petits-fils.
Incertitude et désespoir
Sur les réseaux sociaux, les avis divergent entre ceux qui estiment qu’il faut célébrer l’évènement, qui a marqué le début de l’écroulement de 42 ans de dictature, et ceux qui affirment qu’il n’y a rien à célébrer.
Dans ce pays riche en pétrole, les services publics de base font défaut depuis la chute du régime kadhafiste en 2011, tandis que les violences et les divisions s’éternisent, alimentant l’incertitude et le désespoir, surtout chez les jeunes.
Deux autorités se disputent le pouvoir en Libye : le gouvernement d’union nationale (GNA), issu, fin 2015, d’un accord parrainé par l’ONU, est basé à Tripoli, tandis qu’une autorité rivale s’est installée dans l’Est, contrôlé en grande partie par les forces du controversé maréchal Khalifa Haftar.
« Peut-être qu’un régime est fini, mais la vérité est que nous n’avons pas réussi à nous débarrasser d’une culture qui a dominé les esprits et les pratiques de beaucoup de gens qui sont aujourd’hui au-devant de la scène et qui considèrent la patrie comme un butin », a reconnu samedi le chef du GNA, Fayez al-Sarraj dans un discours à la télévision.
Fayez al-Sarraj a estimé qu’une réconciliation nationale était le seul moyen de sortir le pays de la crise et de mettre fin aux divisions.
Il a par ailleurs appelé certains pays à cesser leur intervention en Libye, les accusant d' »attiser les conflits » dans son pays.
Avec AFP