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À Londres, le président sud-africain demande l’aide des pays riches face à la crise climatique

Le président d’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa a entamé mardi une visite d’État au Royaume-Uni. Devant des parlementaires britanniques, il a déclaré que l’accord trouvé à la COP27 pour créer un fonds au profit des pays pauvres devait se traduire en monnaie sonnante et trébuchante.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exhorté mardi 22 novembre les pays riches à aider les pays vulnérables face au changement climatique lors d’une visite d’État en grande pompe à Londres, la première pour le roi Charles III depuis son accession au trône.

Dans la foulée de la COP27 en Égypte, le dirigeant sud-africain a fait valoir devant des parlementaires britanniques que l’accord pour créer un fonds au profit des pays pauvres devait se traduire en monnaie sonnante et trébuchante. « Ce n’est pas de la charité », a-t-il déclaré, mais « une compensation pour le mal qui a été fait et le mal à venir, aux peuples des économies en développement comme conséquence de l’industrialisation des pays riches ».

En ouverture d’un banquet d’État au palais de Buckingham, le roi a loué la relation entre les deux pays, dans un discours truffé de références aux grandes figures de l’Afrique du Sud, de Nelson Mandela à Desmond Tutu.

Connu pour son engagement de longue date pour l’environnement, le souverain de 74 ans a estimé que, « au-dessus de tout, « nous devons trouver et mettre en œuvre des solutions pratiques » à la « double menace » du changement climatique et de diminution de la biodiversité.

Dans un contexte de questionnement autour du passé colonial du Royaume-Uni et de ses liens avec les pays de l’ex-empire britannique, le roi a également jugé « essentiel » de « comprendre » les éléments de l’histoire source de « profonde tristesse ». « Comme je l’ai dit aux dirigeants du Commonwealth cette année », a déclaré Charles III, « nous devons reconnaître les torts qui ont façonné notre passé si nous voulons débloquer la puissance de notre avenir commun ».

Mémorial Mandela

Le dirigeant sud-africain a été accueilli en milieu de journée à Londres par le roi, la reine consort Camilla, le prince héritier William et son épouse Kate lors d’une cérémonie traditionnelle sur la place Horse Guard Parade. Cyril Ramaphosa a passé en revue avec Charles III la garde d’honneur, avant qu’une procession en carrosse ne les mène jusqu’au Palais de Buckingham.

Devant des députés britanniques, le président Ramaphosa a reconnu que la corruption est endémique dans son pays, une pratique dont lui-même est accusé par ses opposants. Il a mis en avant les efforts de son gouvernement pour « reconstruire » l’économie après la pandémie et a exhorté le Royaume-Uni à accepter davantage d’étudiants sud-africains.

À l’occasion de cette visite, Cyril Ramaphosa, venu à Londres en septembre pour les funérailles d’Elizabeth II, s’est rendu à l’Abbaye de Westminster, où se trouve un mémorial en hommage à Nelson Mandela, grand ami de la défunte souveraine britannique.

Le président sud-africain aura mercredi un entretien avec le Premier ministre Rishi Sunak, durant lequel les deux dirigeants devraient notamment évoquer la coopération économique entre leurs deux pays. Ils lanceront la nouvelle phase du partenariat existant entre Pretoria et Londres pour le développement d’infrastructures en Afrique du Sud et signeront un nouveau partenariat sur les minerais utilisés dans les technologies contribuant à la lutte contre le changement climatique, selon Downing Street.

« Projets ambitieux »

« L’Afrique du Sud est déjà le plus important partenaire commercial du Royaume-Uni sur le continent et nous avons des projets ambitieux pour stimuler ensemble l’investissement dans les infrastructure et la croissance économique », a affirmé le Premier ministre britannique Rishi Sunak dans un communiqué.

Ce rendez-vous diplomatique intervient dans un contexte délicat en Afrique du Sud pour Cyril Ramaphosa, qui fait face à la colère de la population en raison de la situation économique. Il est aussi accusé, ce qu’il nie, d’avoir acheté le silence de cambrioleurs tombés sur plusieurs millions en argent liquide dans l’une de ses propriétés en février 2020, nourrissant des soupçons de blanchiment et corruption.

Les résultats d’une enquête en cours pourrait ouvrir au Parlement sud-africain un vote pour la destitution de Cyril Ramaphosa, qui dénonce une manœuvre politique pour l’empêcher d’être candidat pour un second mandat à la présidentielle de 2024.

Avec AFP

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