Le président de la République Kaïs Saïed a fait une visite surprise au village de la Francophonie à Djerba dans le sud du pays où se tient le Sommet de la Francophonie les 19 et 20 novembre 2022. Ce vendredi 18 novembre, le président tunisien s’est offert un bain de foule et a rappelé dans une déclaration que ceux qui « ont tenté de saboter » le sommet « ont échoué » sans nommer les concernés.
Avec notre correspondante à Djerba, Lilia Blaise
La visite présidentielle intervient dans un contexte tendu en Tunisie pour les droits humains et la liberté d’expression. Une personnalité politique a été interdite de voyager cette semaine, un journaliste d’un site internet a comparu devant la justice, après un article parlant de la cheffe du gouvernement.
Encerclé par la Garde présidentielle, Kaïs Saïed, comme à son habitude, a créé la cohue lors de sa visite au village de la francophonie. Questionné sur l’état des libertés dans le pays, Kaïs Saïed, qui concentre les pouvoirs depuis plus d’un an, s’est exprimé : « On ne fera jamais machine arrière. Ce qui a été acquis et qui sera acquis certainement à l’avenir sera meilleur. »
À la crise économique et sociale que subit déjà le pays s’ajoutent des inquiétudes pour la régression des droits humains.
« Il ne faut pas qu’il y ait une liberté de façade, il faut qu’il y ait une liberté effective, ajoute le président Saïed. Et la liberté effective n’est pas une liberté d’expression, mais une liberté de pensée. Il faut qu’il y ait une justice, une justice réelle, il faut que les magistrats soient au rendez-vous avec l’histoire. »
Mais selon des magistrats, des menaces pèsent sur l’indépendance du pouvoir judiciaire. Malgré ce contexte tendu, les autorités tunisiennes insistent sur leur volonté de réussir le sommet de la Francophonie, qui s’ouvre ce week-end dans l’île.