Gambie: le gouvernement suspend ses employés accusés de crimes sous le régime Jammeh
C’est peut-être l’amorce d’un changement en Gambie. Les victimes attendaient depuis plusieurs mois que le gouvernement agisse et applique les recommandations de la commission réconciliation et vérité qui a enquêté sur les crimes de l’ère Yahya Jammeh. En début de semaine, le gouvernement a ordonné la suspension de travail des personnes accusées de crimes.
Si l’annonce a été salué par des militants, elle ne règle pas pour autant la question du sort de l’ancien président, toujours en exil en Guinée équatoriale. Et la suspension des employés accusés de crimes sous l’ère de Jammeh prendra effet dans quelques jours.
Il n’y a pas de liste officielle, mais parmi les personnes suspendues, on retrouve plusieurs membres de l’armée, de la police et le directeur des opérations de l’Agence de lutte contre la drogue. Des personnalités qui auraient joué un rôle clé dans la répression sous l’ancien dictateur.
Leur suspension est l’une des recommandations d’une commission d’enquête, et pour l’avocat et activiste Reed Brody, elle représente un « premier pas tangible » de la part du gouvernement d’obtenir justice pour les 250 personnes mortes entre les mains de l’État et de ses agents.
Un premier pas mais qui laisse en suspens le sort de Yahya Jammeh. L’ancien dictateur est toujours en exil en Guinée équatoriale. Et malgré une promesse des autorités de le faire juger en Gambie, aucune mention de son extradition n’a été soulevée lors d’une visite d’État d’Adama Barrow à Malabo le mois dernier.
Des militants gambiens accusent le président équato-guinéen de protéger l’ancien autocrate.
Afin de faire pression sur Malabo, Reed Brody exhorte la Gambie à établir un tribunal spécial pour juger l’ex-président et à demander le soutien des pays voisins comme le Ghana, également victime des atrocités de Jammeh.