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Côte d’Ivoire : La demande d’énergie en plein essor

La demande d’énergie en Côte d’Ivoire, qui reste l’un des pays au potentiel de croissance les plus prometteurs d’Afrique, est en plein essor. Pour y répondre, le gouvernement ivoirien prévoit de presque tripler sa puissance électrique installée pour atteindre 6 000 MW en 2030. L’objectif fixé est de garantir un approvisionnement énergétique suffisant, mais aussi et surtout fiable et bon marché, sur l’ensemble du territoire national.

Une étude interne de Wärtsilä permettant de modéliser les scénarii de développement optimaux du secteur énergétique ivoirien, apporte un éclairage nouveau sur la stratégie gouvernementale visant à porter la part du renouvelable à 16% du mix électrique du pays d’ici 2030. Selon Wärtsilä, cet objectif ambitieux est non seulement possible, mais il serait même optimal d’un point de vue coût-système et stabilité du réseau, à la condition sine qua non que le pays se dote d’1GW de capacité thermique flexible pour contrebalancer l’intermittence du renouvelable.

Limites du modèle de développement énergétique engagé

Les énergies renouvelables fournissent une électricité bon marché qui doit être maximisée autant que possible. Cependant, elles sont intrinsèquement intermittentes, sans compter que la demande d’électricité varie également selon les moments.

Le fond du problème est simple. L’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le réseau nécessite le développement d’une capacité de base très flexible d’environ 1GW, qui viendra compléter la contribution parfois aléatoire de l’hydroélectricité, très dépendante du niveau des précipitations ; le tout permettant de compenser efficacement l’intermittence des futures capacités d’énergie solaire, éolienne et de biomasse, et de fiabiliser le réseau.

Pour tirer le meilleur parti des ressources énergétiques disponibles, les experts de Wärtsilä estiment que la situation idéale en 2030 consisterait en un mix de centrales électriques ultra-flexibles à base de moteurs à combustion interne, de grandes centrales photovoltaïques, ainsi que de solutions de stockage. « C’est la seule stratégie valable en termes de stabilité du réseau et d’efficience des capacités de production. Le suivi de la charge, la réserve de démarrage rapide et la régulation de la fréquence sont nécessaires pour maintenir un réseau stable. Pour ce faire, le gouvernement peut compter sur la flexibilité que des moteurs à gaz, ainsi que sur de nouvelles capacités de stockage. Ne perdons pas de vue que les turbines à gaz (CCGT) n’ont pas cette flexibilité. Seules les centrales électriques à base de moteurs à combustion interne l’ont. Le manque de flexibilité a un cout indirect élevé, car elle limite la quantité d’énergie renouvelable bon marché qui peut être économiquement intégrée au système. », explique Christophe Demay, Responsable de Développement chez Wärtsilä.

L’étude de Wärtsilä révèle notamment qu’il ne reste plus de place pour l’ajout de nouvelles capacités de production thermique de base dans le système électrique actuel. En effet, toute nouvelle centrale CCGT qui serait construite à l’avenir en Côte d’Ivoire n’aurait un facteur de capacité élevé que durant les quelques premières années. Passé cette échéance, le facteur de capacité se stabilisera à environ 60%, et les centrales de base, efficaces seulement sous un facteur de charge élevé n’apporteraient plus aucun bénéfice financier dans un système électrique s’évertuant à s’accommoder d’une forte part de renouvelable.

Alioue Sarr NDIAYE, afripresse

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