“A mes frères et sœurs du MFDC…” (Par Jean-Marie François Biagui)
La paix définitive en Casamance n’est pas seulement une option politique, elle est aussi une demande sociale. Et, par-dessus tout, elle est à la Cause casamançaise notamment dans sa finalité ce que l’indépendance promise est à la base de cette dernière.https://googleads.g.doubleclick.net/pagead/ads?guci=1.2.0.0.2.2.0.0&client=ca-pub-2842182435104673&output=html&h=280&slotname=9912319002&adk=743975754&adf=2160715603&pi=t.ma~as.9912319002&w=753&fwrn=4&fwrnh=100&lmt=1613907636&rafmt=1&psa=1&format=753×280&url=https%3A%2F%2Fsenego.com%2Fa-mes-freres-et-soeurs-du-mfdc-par-jean-marie-francois-biagui_1230413.html&flash=0&fwr=0&fwrattr=true&rpe=1&resp_fmts=3&wgl=1&dt=1613950897204&bpp=3&bdt=3968&idt=484&shv=r20210211&cbv=r20190131&ptt=9&saldr=aa&abxe=1&cookie=ID%3D8dce4671c074731c-226e702d73ba0009%3AT%3D1613215506%3ART%3D1613215506%3AS%3DALNI_MawwntryzusEpgQy8fK4cUcsPlqqQ&prev_fmts=0x0%2C1158x280&nras=1&correlator=6514455275713&frm=20&pv=1&ga_vid=1306880387.1613258758&ga_sid=1613950898&ga_hid=1497856471&ga_fc=0&u_tz=-660&u_his=1&u_java=0&u_h=768&u_w=1366&u_ah=728&u_aw=1366&u_cd=24&u_nplug=3&u_nmime=4&adx=96&ady=1045&biw=1349&bih=568&scr_x=0&scr_y=200&eid=42530671%2C21066432%2C21068769%2C21068893%2C31060008%2C44734254&oid=3&pvsid=4104767175478670&pem=277&ref=https%3A%2F%2Fwww.google.com%2F&rx=0&eae=0&fc=1920&brdim=0%2C0%2C0%2C0%2C1366%2C0%2C1366%2C728%2C1366%2C568&vis=1&rsz=%7C%7CoeEbr%7C&abl=CS&pfx=0&cms=2&fu=8320&bc=31&ifi=3&uci=a!3&btvi=1&fsb=1&xpc=y9AeLDBc7R&p=https%3A//senego.com&dtd=496
Or, la Cause casamançaise transcende tout, dans le temps et l’espace. De sorte que des batailles seront gagnées et d’autres perdues, encore et toujours, cependant que la Cause casamançaise est, elle, et elle sera aussi longtemps que le Problème casamançais ne sera pas résolu politiquement et institutionnellement.
J’ai dit dans une contribution antérieure, me fondant en l’occurrence sur la pensée de nombre de penseurs, que ‘‘la paix était une manière de poursuivre la guerre autrement’’. Mais je suggérai en même temps, conséquemment, que l’indépendance de la Casamance ne pouvant s’arracher (car l’indépendance s’arrache, elle ne se donne pas !) politiquement et dans la paix, au regard notamment de la Constitution sénégalaise, toute autre alternative envisageable politiquement et dans la paix pouvait alors être la bienvenue, pour autant qu’elle fût réaliste et acceptable.
Je ne fus guère « compris ». Pis, je dus gagner en l’espèce le record, jamais perdu ni égalé depuis, celui précisément d’un secrétaire général d’un mouvement de libération nationale « incompris » et « non-reconnu » ni par l’aile politique ni à plus forte raison par la branche armée du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).
Aussi, mon seul tort a-t-il pour prénom ‘‘L’Autonomie de la Casamance au même titre que toutes les autres Régions naturelles du pays’’ et pour nom ‘‘La Paix définitive’’ ; que je préconisai alors en tant qu’une formidable alternative à une indépendance de la Casamance pour laquelle le MFDC a si laborieusement fini de démontrer que jamais il ne pourra l’arracher au bout du canon.
Et malgré cette évidence, il est des responsables du MFDC, aujourd’hui encore, qui depuis la France, qui depuis la Suisse, qui depuis l’Allemagne, pour appeler à la guerre toute. Nonobstant donc la déroute de ATIKA, la branche armée du MFDC, enregistrée récemment à la grande satisfaction des tenants de l’option militaire du côté de l’Etat.
C’est que ATIKA, ne nous voilons pas la face, est désaxée ; elle est même à la limite de la dislocation ; tandis que la Cause casamançaise est, et continuera d’être, que nous le voulions ou non.
Il faut donc être fou ou autiste pour ne pas le voir ni l’admettre.
Alors, que faire ? Et que pourrions-nous tirer de nos propres turpitudes, seules causes de la faiblesse relative du MFDC ? Détestons-nous mutuellement, usons-nous à jouir de la haine et dans la haine mutuelle, si c’est bien ce qui nous chante et nous enchante. Mais souvenons-nous que, à ce jour, nous n’avons qu’une Casamance et un Pays. Naturellement, nous pouvons la détruire, notre chère Casamance. Mais le voulons-nous, vraiment ?
Non ! jamais nous ne saurions le vouloir. Et parce que nous ne le voulons pas, j’appelle à des retrouvailles heureuses, entre frères et sœurs casamançais sinon du MFDC ; Des retrouvailles, donc, entre Nationalistes Indépendantistes Casamançais d’une part et Nationalistes Fédéralistes ou Autonomistes Casamançais d’autre part, dans le cadre d’une dynamique, que dis-je, dans le cadre d’un ‘‘Mouvement Nationaliste Casamançais’’, qui peut ainsi se conjuguer, dorénavant, indistinctement, indissolublement, au passé, au présent et au futur de l’indépendantisme ou de l’autonisme ou encore du fédéralisme casamançais ; en ayant cependant pour viatique, commun à tous les Casamançais, nationalistes et non-nationalistes, oui! en ayant pour seul viatique que voici :
‘‘Pour faire un Casamançais, il faut La Casamance ; et pour faire La Casamance, il faut un Casamançais.
Et peu importe le contexte. Mais cela ne se peut que dans une Casamance qui EST, en tant qu’elle EST, avec son histoire et ses socio-cultures, et dans ses limites géographiques, qu’elle soit par ailleurs indépendante, ou autonome, ou fédérée dans une République fédérale du Sénégal, ou encore une Collectivité territoriale à statut particulier dans le cadre d’un Etat unitaire sénégalais véritablement décentralisé.’’
Quoi de plus beau, de plus esthétique, et de plus légitime, que de vouloir la liberté, l’indépendance de son Peuple, d’abord, et ensuite de tenter de l’arracher ? C’est en tout cas ce que le MFDC a voulu, d’abord, et essayé d’arracher, ensuite. Soit la liberté et l’indépendance de son Peuple, le Peuple casamançais. Cependant, cela ne saurait être une fin en soi. Sous ce rapport, en tant qu’ancien Secrétaire Général du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) ;
Et comme ex-Président-fondateur du Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels (MFDC-fédéraliste) et actuel Président-fondateur du Parti Social-Fédéraliste (PSF) ; Je suis conscient, certainement mieux que personne, de ce qui est acceptable du point de vue des membres de ces formations politiques. Qui plus est – et n’en déplaise aux « colporteurs de la paix », qui sévissent partout en Casamance, et même au-delà, prétendument pour le retour de la paix en Casamance – je suis parfaitement conscient de ce qui est acceptable pour la Casamance et, partant, pour le pays dans son ensemble, et de ce ne l’est pas.
Cela est d’autant plus vrai que, jamais, je n’ai réclamé l’impossible au nom du MFDC. Tenez : je ne réclame pas, par exemple, des négociations de paix sur la Lune, encore moins sur la planète Mars. Le secret ?… C’est que je suis résolument et objectivement prêt pour des négociations de paix, dans la sincérité, la loyauté, la lucidité et la transparence. Et que je le veux, tout aussi résolument et objectivement. Et que j’y crois, profondément, à la différence peut-être de beaucoup d’autres. Mais en ai-je jamais eu la légitimité?
Le secret réside, aussi, dans le fait que j’ai pris toute la mesure, je dis bien toute la mesure, non seulement de ce qui est acceptable pour la Casamance et pour le pays dans sa globalité, mais de ce qui ne l’est pas. Mais en ai-je jamais eu la légitimité? Au demeurant, pour être casamançais, le Problème casamançais, autrement appelé le Problème sénégalais en Casamance, n’en est pas moins un « problème éminemment sénégalo / bissau-guinéo / gambien en Casamance ».
Autrement dit, la Guinée-Bissau et la Gambie sont objectivement une partie du Problème casamançais ou, s’il l’on préfère, du Problème sénégalais en Casamance.
Cela était vrai hier ; ça l’est davantage aujourd’hui. Et ça n’est certainement pas le Président Macky SALL qui dirait le contraire, lui qui participe du “triplet” qui dirige en trinôme le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau.
N’est-il pas vrai que l’Armée sénégalaise a été aidée, ou assistée, lors de sa dernière offensive en Casamance contre ATIKA, par l’Armée bissau-guinéenne? Aussi, le bon sens veut-t-il que la Guinée-Bissau et la Gambie ne puissent, en l’occurrence, être juge et partie. Par conséquent, avec fraternité et amitié, nous attendons – j’attends ! – des Autorités bissau-guinéennes et gambiennes, ce qu’il conviendrait d’appeler, pour la résolution du Problème casamançais, une participation active, bienveillante et positive.
M’adressant tout particulièrement au Chef de l’Etat sénégalais, le Président Macky SALL, je voudrais lui dire, sinon lui rappeler, que la paix en Casamance ne peut et ne saurait se faire, encore moins prospérer de manière durable, sans l’essentiel de ATIKA, la branche armée du MFDC. Mais je voudrais surtout suggérer au Chef de l’Etat que la « paix des braves, sans vainqueurs ni vaincus », qu’il a appelée de ses vœux le 17 mars 2014, ne doive pas être seulement un slogan, mais un acte résolument et objectivement fondateur d’une nouvelle Ere sénégalaise, en Terre sénégalaise ;
Un acte qui s’entende, avant tout, comme un dépassement et une élévation des parties en conflit au-dessus de toutes contingences ; Un acte qui permette, alors, notamment à l’Etat et au MFDC, d’apprécier, et de vivre – par anticipation déjà, et à équidistance, voire à égalité, sinon dans le strict respect mutuel – la paix prochaine, quoique seulement prochaine, à laquelle l’un et l’autre auront été si heureusement et si opportunément conviés ; Soit, qu’il me soit permis de le ressasser de nouveau, une paix non armée, une paix non corrompue, une paix non mafieuse, une paix non fumeuse ; Une paix qui contraste, donc, avec l’état « banal » d’insécurité et de violence, de terreur et de peur, de menace et d’intimidation, qui prévaut en Casamance ; et ce, bien évidemment, au bénéfice de tous et de chacun.
En fait, la paix en tant que cette inclination pacifique humaine, propre aux humains. Il se trouve que les combattants du MFDC, tout humains qu’ils sont, quoiqu’incarnant ATIKA, la branche armée du mouvement, ne veulent pas être moins que des humains. Et ça, qui mieux que l’Armée Nationale pour le comprendre ? Autrement dit, les combattants du MFDC veulent rester des humains, à l’égal de ceux qui passent pour leurs ennemis, sans qu’ils n’aient toutefois aucunement besoin de s’en excuser. Et ça, qui mieux que l’Armée Nationale pour le comprendre ?
Certes, ils ont dû faire la guerre, et, s’il le faut, ils la referont. Mais, comme leurs semblables de l’Armée Nationale, ils veulent la paix. C’est à tout le moins ce qui m’incline à tendre à nouveau la main à mes frères et sœurs du MFDC et tout particulièrement à ATIKA, précisément pour la paix, et au nom de cette idée sinon de cet idéal de paix.