L’Europe se referme avec la pandémie: quelles conséquences pour l’économie ?
Avec la nouvelle vague de la pandémie et l’essor foudroyant des variants du Covid, l’Europe se reconfine. La relance espérée en 2021 est-elle compromise ?
C’est au Royaume-Uni quelque la paralysie est la plus forte, l’Ecosse, l’Angleterre sont totalement figées. C’est là aussi où la contagion a redoublé avec la mutation du virus.
La santé prime sur l’économie, ou plutôt les deux restent intrinsèquement liés : difficile d’envisager la relance quand les hôpitaux sont débordés. Mais ces reconfinements incessants, le troisième en l’état, c’est précisément ce qui fragilise la reprise, des « stop and go » néfastes pour la disponibilité et la confiance des consommateurs et des investisseurs. L’Allemagne qui a bien endigué la première vague a décidé de prolonger ces restrictions jusqu’à la fin janvier. L’Italie prolonge aussi un régime sévère, pas possible de voir plus d’un ami par jour. Le Danemark vient de durcir les mesures de prévention. La Pologne a opté pour un confinement strict au lendemain de Noël. La Grèce a mis en place un bref confinement total jusqu’à lundi. En France, plusieurs régions sont soumises à un couvre-feu précoce, et les restaurants de l’ensemble du territoire sont prévenus, ils resteront sans doute fermés au-delà du 20 janvier, on en saura plus d’ici demain.
Est-ce qu’on peut déjà évaluer l’impact de ces reconfinements sur l’économie ?
Au Royaume-Uni, ce troisième confinement prévu pour durer six semaines fera replonger l’économie en récession. On parle d’une baisse potentielle du PIB de 10% sur un mois. La fermeture des écoles qui représentent un apport conséquent au PIB britannique et qui permet aux parents d’aller travailler, c’est un nouveau coup de massue pour une économie déjà fort mal en point. Avec la plus mauvaise contre-performance de la classe européenne : son PIB a reculé de 11,3% en 2020 d’après les derniers chiffres disponibles. Les entreprises subissent un double choc : celui du Brexit plus celui de la fermeture. Le ministre des Finances leur a déjà promis des aides conséquentes de 5 milliards d’euros, déjà jugées insuffisantes. La perspective d’un retour à la normale s’éloigne un peu plus pour les britanniques, il faudra au moins deux ans pour sortir du marasme à condition bien sûr que la pandémie soit enfin sous contrôle dans les toutes prochaines semaines.
L’Allemagne pensait récupérer dès cette année, ce scénario est encore plausible ?
Les 5% de croissance escompté de l’autre côté du Rhin ne sont plus d’actualité, ce sera plutôt autour des 3-4% et le rebond attendu au premier trimestre est déjà reporté au printemps par les prévisionnistes allemands. Néanmoins l’Allemagne conserve le même objectif : elle devrait être en mesure de surmonter la crise dès cette année. À condition que le confinement ne s’éternise pas en février et à condition que la vaccination soit réalisée dans les temps. Un sujet très sensible en Allemagne. En France où la pandémie semble aujourd’hui sous contrôle, c’est aussi la lenteur de la vaccination qui préoccupe les économistes. Le gouvernement a rectifié le tir, il promet d’accélérer la cadence. Il faut vacciner 26 millions de Français pour parvenir à l’immunité collective, un objectif atteignable en six mois. Le temps presse car chaque semaine de confinement ou de couvre-feu coûte 10% du PIB. Parvenir avant l’été à l’immunité, c’est sur ce pari que repose la promesse de Bercy: un rebond de 6%.
Aux États-Unis plusieurs applications chinoises de paiement en ligne sont menacées d’interdiction
Menacées par Donald Trump. Il poursuit sa croisade contre les sociétés chinoises accusées d’espionnage, le décret qu’il a signé hier contre ces applications n’entrera en vigueur qu’après son départ, et à ce jour la nouvelle administration n’a pas fait connaitre sa position.