RDC : l’agence anticorruption de Tshisekedi accusée d’extorsion par Access Bank
Accusée de harcèlement et d’extorsion, l’Agence de prévention et lutte contre la corruption se retrouve au cœur d’un scandale qui menace d’éclabousser la présidence.
La vidéo dure 1 mn 51 secondes et a été publiée par Access Bank. On y voit quatre personnes remplir et signer des documents, à l’intérieur même de l’établissement, à Kinshasa. Il y a là deux hauts cadres de l’Agence de prévention et lutte contre la corruption (APCL), Arinze Kenechukwu Oswachale, le directeur nigérian d’Access Bank, et Amani Cibambo, son avocat. Nous sommes le 10 décembre et, si l’on en croit les informations fournies par les caméras de surveillance, il est 21h. Une fois les formalités achevées, les quatre individus se voient remettre la somme de 30 000 dollars.
Une « caution » de 50 000 $
Si la scène fait scandale, c’est parce que plusieurs heures plus tôt, Arinze Kenechukwu Oswachale a été longuement auditionné par des agents de l’APCL. L’établissement qu’il dirige – filiale congolaise d’une banque nigériane – est soupçonné de blanchiment d’argent depuis qu’un ancien employé licencié, Israël Kaseya, a alerté les services de la présidence. La Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) s’est saisie du dossier et a ouvert une instruction au mois d’octobre. Arinze Kenechukwu Oswachale a été entendu une première fois le 27 novembre et, trois jours plus tard, son passeport lui a été retiré.
Le 10 décembre, donc, Arinze Kenechukwu Oswachale est de nouveau entendu à la demande de Michel Victor Lessay, le numéro deux de l’APCL, une structure placée sous l’autorité directe du président Félix Tshisekedi.