Afrique de l’Ouest : la Bad lance la nouvelle stratégie d’intégration régionale 2020-2025
La Banque africaine de développement a lancé, le 26 novembre 2020, la stratégie d’intégration régionale de l’Afrique de l’Ouest pour la période 2020-2025 au cours d’un séminaire virtuel, qui a réuni des représentants de la Banque, des Communautés économiques régionales et des pays membres. Le nouveau Document de stratégie d’intégration régionale de l’Afrique de l’Ouest (DSIR-AO) 2020‑2025, avait été approuvé le 28 mai dernier par le Conseil d’Administration du Groupe de la Banque.
Le webinaire avait pour principaux objectifs de donner une vue d’ensemble de la nouvelle stratégie et de créer une plateforme de collaboration multipartite et multidisciplinaire pour un dialogue de haut niveau afin de mobiliser les pays membres régionaux en faveur de l’intégration régionale.
Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest, Abdallah Boureima, président de la Commission de l’UEMOA, et Pathé Gueye, commissaire en charge des infrastructures de la Commission de la CEDEAO, ont pris part à la rencontre.
La stratégie d’intégration souligne l’abondance des ressources, la diversité et les opportunités de la région tout en pointant ses défis socio-économiques. Les deux grandes priorités consisteront à améliorer la résilience des infrastructures transfrontalières et à soutenir le développement des entreprises régionales. Il s’agira aussi de favoriser le développement du commerce intrarégional et l’intégration financière en Afrique de l’Ouest.
Pathé Gueye a souligné le contexte de défi sanitaire, dans lequel intervient ce lancement, au moment où la CEDEAO pose les bases de sa Vision 2020-2050 et celles de la monnaie unique, sans oublier le défi sécuritaire et de fragilité pour certains pays. « Il est temps de développer les grands corridors routiers et ferroviaires au moment où le niveau du commerce intra-africain ne totalise que 13% », a-t-il ajouté
Selon Marie-Laure Akin-Olugbade, « nous n’avons plus de temps à perdre, il faut s’engager dans l’action en travaillant mieux ensemble et en faisant attention aux capacités de mise en œuvre avec un sens plus accru de l’urgence. Il nous faut être capable d’évaluer notre action et de mesurer notre impact auprès des populations. »
La présentation du portefeuille des projets régionaux financés par la Banque et actuellement et en cours de mise en œuvre en Afrique de l’Ouest a permis de révéler que le secteur du transport avec 30 projets évalués à 1,16 milliard d’UC et de l’énergie avec 25 projets d’une valeur de 654 millions d’UC (environ 923,2 millions de dollars) absorbent plus de la moitié des investissements.
S’agissant du financement de la stratégie qui nécessite d’immenses moyens, Marie-Laure Akin-Olugbade a expliqué que la Banque continuerait d’allouer des ressources pour ses programmes prioritaires mais développerait surtout les synergies existantes avec ses partenaires et avec le secteur privé, un acteur important pour la mise en œuvre des programmes de développement. Avec la mise en place du Forum pour l’investissement en Afrique (AIF), la Banque a créé une fenêtre d’opportunités pour le financement de projets structurants, a-t-elle souligné.
La présentation de la stratégie a permis de mieux comprendre les ambitions de la Banque en matière d’intégration dans la zone. Ainsi, la Banque prévoit de financer sur cette période 35 projets d’une valeur totale de 3,5 milliards d’UC (environ 4,94 milliards de dollars). Ils concernent notamment les infrastructures de transport et technologiques mais également l’énergie en renforçant la résilience climatique.
Le nouveau document s’appuie sur les succès et les enseignements de la précédente stratégie (2011‑2017), met en évidence les domaines d’intervention prioritaires de la Banque qui sont en phase avec les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), les objectifs de développement durable, la Vision 2020 de la CEDEAO et les accords mondiaux sur le changement climatique.
Le webinaire a permis des échanges de haut niveau sur les réponses les plus efficaces pour aider les CER et les pays membres de la Banque à surmonter les nouveaux défis de l’intégration régionale dus à la pandémie de Covid-19 et à d’autres chocs externes similaires.
Alioune Sarr NDIAYE afripresse.com