Lancement du Centre mondial pour l’adaptation – Afrique Discours d’ouverture de M. Akinwumi Adesina, Président du Groupe de la Banque africaine de développement
C’est un jour important pour l’Afrique, une étape majeure dans nos efforts visant à renforcer la résilience climatique de notre continent.
C’est
un jour important pour l’Afrique, une étape majeure dans nos efforts
visant à renforcer la résilience climatique de notre continent.
La Banque africaine de développement se réjouit d’accueillir le Centre mondial pour l’adaptation‑ Afrique.
Je
dois admettre que c’est aussi un jour spécial pour moi, car c’est le
tout‑premier événement officiel de la Banque depuis que j’ai été réélu à
la présidence le 27 août, avec 100 % des suffrages des actionnaires
régionaux et non‑régionaux de la Banque.
Je voudrais profiter de
cette occasion pour remercier très sincèrement le président de l’Union
africaine, Monsieur Ramaphosa, ainsi que tous les chefs d’État et de
gouvernement, le président de la Commission de l’Union africaine et
Messieurs les ministres des pays membres de la Banque africaine de
développement pour leur soutien unanime.
L’une de mes principales
priorités pour les cinq prochaines années sera de faire en sorte que la
Banque stimule les investissements dans la croissance verte et le
financement en faveur du climat en Afrique. Nous nous engageons à aider
l’Afrique à se reconstruire après la pandémie de Covid‑19, à être
meilleure, plus forte et plus résiliente dans les domaines de la santé
et du climat.
Nous réalisons d’excellents progrès. Le financement
de la Banque en faveur du climat a été multiplié par quatre entre 2016
et 2019, passant de 9 % à 36% de notre portefeuille total. D’ici à la
fin de l’année 2021, nous atteindrons notre objectif fixé à 40% du
portefeuille.
La Banque s’est également engagée à fournir 25
milliards de dollars américains au titre du financement climatique à
l’horizon 2025.
Le défi majeur pour l’Afrique est de savoir
comment réussir au mieux son adaptation au changement climatique. Pour
cette raison, la Banque a relevé le pourcentage de ses financements en
faveur de l’adaptation, de 26 % en 2016 à 55 % en 2019.
Je tiens
tout particulièrement à remercier la ministre allemande Maria
Flachsbarth, le ministre norvégien Ulstein et le ministre suédois
Eriksson pour leur appui indéfectible à mon égard et aux efforts
déployés par la Banque dans le cadre de la lutte contre le changement
climatique en Afrique. Je vous remercie pour votre appui à la création
du Centre mondial pour l’adaptation en Afrique.
Aujourd’hui, le
changement climatique provoque des ravages dans les économies, les vies
et les moyens de subsistance en Afrique. L’an dernier, les cyclones
tropicaux Idai et Kenneth ont détruit les économies du Mozambique, du
Malawi et du Zimbabwe, causant la mort de 800 personnes et des pertes
estimées à plus de deux milliards de dollars américains.
Il y a
tout juste quatre ans, El Niño dévastait l’Afrique orientale et
australe, provoquant de graves sécheresses. On estime entre 7 et 15
milliards de dollars américains les pertes que l’Afrique devrait subir, à
partir de 2020, à cause du changement climatique.
La pandémie
de Covid‑19 a rendu le financement de l’adaptation au climat plus
difficile. C’est pourquoi la Banque a engagé dix milliards de dollars
américains pour aider l’Afrique à faire face à la pandémie. Et pas plus
tard que la semaine dernière, notre Conseil d’administration a approuvé
un montant de 27 millions de dollars en faveur du Centre africain de
contrôle des maladies.
Nous poursuivrons nos efforts pour aider l’Afrique à renforcer sa résilience au changement climatique.
L’an
dernier, l’initiative de la Banque intitulée « Technologies pour la
transformation de l’agriculture en Afrique » (TAAT) a apporté à
l’Afrique australe un appui en semences de maïs tolérantes à la
sécheresse, que les agriculteurs ont plantées sur 600 000 hectares.
L’initiative
TAAT a également soutenu les agriculteurs d’Afrique de l’Est avec des
variétés de blé tolérantes à la chaleur, qui ont été plantées sur 20 000
hectares dans la vallée d’Awash en Éthiopie, et sur 94 000 hectares
dans le cadre du projet d’irrigation d’El-Ghezira au Soudan, renforçant
ainsi la sécurité alimentaire.
Nous mettons en œuvre le
Mécanisme de financement de l’assurance contre les risques de
catastrophes en Afrique afin d’assurer les pays contre les pertes dues à
des événements climatiques extrêmes.
La Banque est pleinement
engagée dans la promotion des énergies renouvelables. Nous avons financé
le projet du lac Turkana au Kenya, qui est la plus grande centrale
éolienne d’Afrique, mais aussi des projets solaires en Afrique du Sud et
la plus grande centrale solaire à concentration du monde au Maroc.
Si
l’Afrique n’a pas accès aux énergies renouvelables et n’obtient pas de
financement substantiel pour ces énergies, l’environnement subira des
dommages importants et irréversibles à cause de la déforestation liée à
la consommation du bois de chauffe. La grande muraille verte du Sahel
risque de se transformer en un mur de bois de chauffe pour la production
de charbon de bois.
C’est pourquoi la Banque a lancé
l’initiative « Desert to Power » pour aménager la plus grande zone
d’énergie solaire au monde dans le Sahel. Cette initiative permettra
l’approvisionnement de 250 millions de personnes en énergie.
Conjuguons nos efforts pour construire une Afrique plus résiliente au changement climatique !
Mobilisons
ensemble les 7 à 15 milliards de dollars américains par an dont
l’Afrique a urgemment besoin pour l’adaptation au climat !
L’Afrique
a été lésée par le changement climatique. Elle ne peut se permettre
aujourd’hui d’être désavantagée pour ce qui est du financement
climatique.
Je suis sûr qu’en travaillant avec le Centre mondial
pour l’adaptation, nous serons en mesure de mobiliser et de combler le
déficit de financement pour l’adaptation au changement climatique en
Afrique.
C’est une promesse que nous faisons et nous devons la tenir !
Alioune Sarr Ndiaye