Trois jours de deuil national après le massacre en Centrafrique
Le président centrafricain a décrété un deuil national de trois jours à partir de jeudi après le massacre de civils dans le nord-ouest du pays et l’assassinat d’une religieuse espagnole.
Le président de la Centrafrique
Faustin-Archange Touadéra a décrété trois jours de deuil national à
compter de jeudi 23 mai, en hommage aux victimes d’un massacre dans
l’ouest du pays et à une religieuse espagnole de 77 ans retrouvée égorgée lundi.
« Le
jeudi 23, vendredi 24 et samedi 25 mai sont déclarés jours de deuil
national, sur toute l’étendue de la République centrafricaine, en
hommage aux victimes de Padoua et à la sœur Inès Nieves Sancho, de
Nola », a annoncé le président dans un décret. Le drapeau national est
mis en berne pendant ces trois jours de deuil, qui ne sont pas fériés,
a-t-il précisé.
Plus de 50 civils ont été tués ces derniers jours
dans l’ouest, dans une série d’attaques attribuées au groupe armé 3R
(Retour, réclamation, réconciliation), autour de la ville de Paoua
(nord-ouest, près de la frontière avec le Tchad), selon un nouveau bilan
de la force onusienne dans le pays (Minusca). Une enquête a été ouverte
par les autorités locales, avec le soutien de l’ONU. Des Casques bleus
patrouillent dans la région avec les forces armées centrafricaines.
L’ONU et la France condamnent
Le
secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné jeudi « avec
fermeté les violences perpétrées dans des villages de l’ouest de la
République centrafricaine » et qui sont imputées « au 3R, groupe armé
signataire de l’accord de paix signé le 6 février à Bangui ». Il « exhorte
tous les groupes armés signataires à cesser immédiatement et sans
équivoque toutes violences, conformément aux engagements pris dans
l’accord de paix ».
Le colonel Sow, chef des opérations de la
Minusca, a évoqué « un acte terroriste ». « Il n’y a pas de base des 3R
dans les environs de la tuerie, cela signifie qu’ils sont venus de loin,
et ils ont agi presque simultanément sur différents sites, donc on peut
parler d’attaques coordonnées », a-t-il détaillé.
La France
« condamne avec la plus grande fermeté l’attaque perpétrée par le groupe
armé 3R [et] appelle à ce que les responsables soient traduits devant la
justice dans les plus brefs délais », a renchéri la porte-parole du
ministère français des Affaires étrangères. « Cette attaque démontre
l’urgence du désarmement et de la démobilisation des groupes armés qui, à
Bangui comme dans le reste du pays, doivent cesser toute forme de
violence et d’activités déstabilisatrices, déposer les armes et
s’engager sans délai et sans condition dans le processus de paix »,
a-t-elle ajouté.
La mission de l’ONU dans le pays et les autorités
centrafricaines ont lancé mercredi un ultimatum au leader du groupe 3R,
pour qu’il livre dans les 72 heures les auteurs présumés du massacre et
qu’il démantèle ses installations.