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Des dizaines d’arrestations et une capitale bouclée au 14e vendredi de manifestations en Algérie

Une foule massive a défilé à Alger pour un 14e vendredi consécutif de manifestations, afin de réclamer le départ du « système » et l’annulation de la présidentielle du 4 juillet. Des dizaines de personnes ont été arrêtées et la capitale a été bouclée. La fatigue accumulée pendant le mois de ramadan
n’a pas entamé la mobilisation à travers l’Algérie, vendredi 24 mai.
Pour le quatorzième vendredi consécutif, une foule massive a défilé à
Alger afin de réclamer le départ du « système » et l’annulation de la
présidentielle du 4 juillet, et ce malgré des dizaines d’arrestations et
une capitale bouclée par la police.

Les rues du centre d’Alger
étaient noires de monde vendredi, selon un journaliste de l’AFP. La
plupart des manifestants ont quitté la rue dans le calme en fin de
journée à l’exception de quelques irréductibles que la police a
dispersés en chargeant. Au moins 19 personnes ont été arrêtées, selon un
journaliste de l’AFP.

Dans la matinée à Alger, « la police
interpellait systématiquement toute personne portant une banderole », a
raconté un manifestant, Mehenna Abdeslam, enseignant d’université, à un
journaliste de l’AFP qui a assisté à l’interpellation d’une femme.

Le
site d’information TSA a fait état d' »arrestations massives » à Alger
tandis que Samir Larabi, militant du Parti socialiste des
travailleurs (PST) a écrit dans la matinée sur Facebook, photo à
l’appui, être « en compagnie d’une vingtaine de citoyens dans un fourgon
cellulaire ».

D’importantes manifestations ont aussi eu lieu dans
plusieurs autres villes, dont Oran et Constantine, deuxième et troisième
villes d’Algérie selon les médias et réseaux sociaux.

« Marre des généraux »

Entravé
par le déploiement policier inhabituellement massif dans les rues qu’il
emprunte chaque semaine, le cortège s’est en partie rendu sur la place
des Martyrs, vaste esplanade en contrebas du quartier de la Casbah, à
environ 1,5 kilomètre de son itinéraire habituel.

Toute la
journée, véhicules de police et cordon de forces anti-émeutes ont
empêché les manifestants de s’approcher de la Grande Poste, bâtiment
emblématique du centre d’Alger et épicentre des manifestations depuis le
premier vendredi de contestation, le 22 février.

Comme les
précédentes semaines, les slogans ont visé le général Ahmed Gaïd Salah,
chef d’état-major de l’armée, de fait l’homme fort du pays depuis la
démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika sous les
pressions conjuguées de la rue et de l’armée.

« Ce peuple ne veut
pas du pouvoir de l’armée », « Y en a marre des généraux ! » et « Gaïd
Salah, dégage ! », ont scandé les manifestants à Alger, mais aussi « Pas
d’élections, bande de mafieux ! ».

Pour l’annulation du scrutin du 4 juillet

Chaque
semaine, les manifestants continuent de réclamer le démantèlement du
« système » au pouvoir et le départ de ses figures, en tête desquelles,
outre le général Gaïd Salah, le président par intérim Abdelkader
Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui, tous anciens fidèles
du président Bouteflika.

Ils exigent également l’annulation de la
présidentielle prévue le 4 juillet, estimant que les structures et
personnalités toujours en place du régime déchu ne peuvent garantir un
scrutin libre et équitable.

À la veille de l’expiration du délai
de dépôt des candidatures, aucune personnalité ne s’est déclarée et le
rejet massif du scrutin laisse craindre une très faible participation,
suscitant de plus en plus d’incertitudes sur la tenue de la
présidentielle.

Avec AFP

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