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Naufrage sur le lac Victoria : la Tanzanie a commencé à enterrer ses morts

© Andrew Kasuku, AFP | Deux hommes à proximité d’un cercueil à bord d’un bateau sur le lac Victoria, samedi 22 septembre 2018, en Tanzanie.

Alors que les recherches dans le lac Victoria se poursuivent, la Tanzanie a commencé à enterrer ses morts. L’enquête, elle, devra faire le tri dans les témoignages pour déterminer la cause exacte du naufrage.

La Tanzanie endeuillée commence, dimanche 23 septembre, à enterrer ses morts, trois jours après le naufrage d’un ferry sur le lac Victoria, qui a fait 218 morts selon un bilan encore provisoire.

« Nous allons commencer à inhumer ici les corps qui n’auront pas encore été identifiés par des proches. La cérémonie sera présidée par le Premier ministre, Kassim Majaliwa, et les représentants des différentes confessions religieuses seront là », disait samedi le gouverneur de la région de Mwanza, John Mongella, à la télévision publique TBC One.

Le travail de recherche des corps devrait se poursuivre dans le même temps. Samedi soir encore, les plongeurs s’affairaient autour de la coque qui affleurait à quelques dizaines de mètres à peine de l’île d’Ukara, la destination finale du ferry, sous le regard de centaines d’habitants, a constaté un journaliste de l’AFP. Sur le rivage, des dizaines de cercueils en bois étaient alignés, attendant d’être récupérés par les proches des victimes.

Le gouverneur a annoncé qu’un « dispositif » permettant de « retourner » l’épave, et donc d’accélérer les recherches, était en chemin pour Ukara. « Nous attendons d’un moment à l’autre les spécialistes et le dispositif pour retourner le ferry. Ils ont promis de se mettre à l’œuvre dès leur arrivée », a expliqué John Mongella.

Déterminer le nombre exact de passagers

Le très lourd bilan de 218 morts dépasse largement la capacité théorique du MV Nyerere, qui n’était que de 101 passagers. Sans même compter les 41 rescapés. L’enquête devra déterminer le nombre exact de personnes à bord du bateau au moment du drame, qui reste flou à ce stade.

Elle devra aussi faire la part entre les témoignages. Selon certains, des passagers se sont déplacés vers l’avant du navire à l’approche du débarcadère, et ce mouvement a déséquilibré le bateau. Selon d’autres, la personne à la barre, distraite par son téléphone portable, a raté la manœuvre d’approche et, souhaitant se rattraper, a effectué une manœuvre brutale qui a fait chavirer le ferry. Vendredi soir, le président tanzanien, John Magufuli, avait révélé que le capitaine, absent, avait laissé à la manœuvre un subordonné sans expérience.

« LE SURVIVANT EST DANS UN ÉTAT CRITIQUE »
La surcharge des embarcations est un facteur récurrent des catastrophes sur le plus grand lac d’Afrique, traversé par des navires vétustes, avec des autorités souvent peu regardantes sur la sécurité. En 1996, quelque 800 personnes, selon la Croix-Rouge, avaient trouvé la mort dans le naufrage du ferry Bukoba, surchargé de passagers, à quelques milles au large de Mwanza. Pour aggraver les choses, très peu de gens ont l’occasion d’apprendre à nager dans cette région du monde.

L’espoir de voir évoluer le nombre de rescapés est désormais quasi nul. Contre toute attente cependant, le machiniste a été extrait vivant de l’épave samedi à la mi-journée, après avoir survécu pendant près de deux jours dans un compartiment du navire encore rempli d’air, a indiqué un député local.

Avec AFP

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