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Italie : les arrivées de migrants ont diminué d’un tiers en 2017

Les arrivées de migrants par la mer ont diminué d’un tiers en Italie en 2017, comparé à l’année précédente. Selon le ministère de l’Intérieur italien, la coopération avec les autorités libyennes a permis de ralentir les départs vers la péninsule.

Tandis qu’en Espagne l’afflux de migrants à triplé en 2017, en Italie, c’est le phénomène inverse. Le ministère de l’Intérieur a annoncé le 31 décembre qu’environ 119 000 migrants étaient arrivés par la mer en 2017, contre 181 000 en 2016 qui avait été une année record.

D’après Rome, cette diminution du tiers des arrivées a été rendue possible grâce à la coopération des autorités libyennes qui s’est mise en place pendant la seconde partie de l’année. Depuis juillet, les arrivées ont ainsi chuté de plus de deux tiers.

“Nous avons réussi à mieux contrôler l’afflux car nous avons été les premiers à croire qu’un accord avec la Libye pourrait être un tournant décisif”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Marco Minniti, dans une interview accordée au Corriere della Sera.

Des migrants interceptés en mer et renvoyés en Libye

Cet accord a été signé en février dernier entre l’Italie et le gouvernement de Tripoli soutenu par les Nation unies. Le texte prévoit de fournir aux gardes-côtes libyens du soutien, de l’équipement et des formations en échange de mesures contre pour enrayer les traversées de migrants. L’accord a été approuvé également par l’Union européenne.

Depuis, les groupes armés soutenus par le gouvernement de Tripoli ont forcé les passeurs de la ville de Sabratha (l’une des principales plaques tournantes) à cesser d’envoyer des bateaux vers les côtes italiennes. Rome, puis l’Union européenne, ont également appuyé les garde-côtes libyens dans leurs efforts pour rapatrier des bateaux de migrants interceptés en Méditerranée. 

Cette politique est fortement critiquée par les organisations humanitaires menant des opérations de sauvetage. Elles estiment que les migrants sont ainsi prisonniers dans un pays où ils risquent de mauvais traitements tels que les agressions, les viols, la torture ou encore le travail forcé. Intercepter les migrants en Méditerranée et les ramener en centres de détention en Libye a même été qualifié d’“inhumain” par le chef du département des Droits de l’Homme des Nations unies, Zeid Ra’ad Al Hussein.

Des corridors humanitaires pour extirper les migrants de Libye

“Nous ne voulons pas prétendre que le problème n’existe pas [en Libye]. Mais nous souhaitons le gérer de façon humaine et plus sûre”, a déclaré le Premier ministre Paolo Gentiloni, expliquant qu’une solution fiable était en train d’être mise en place.

L’Italie est ainsi devenu le premier pays à accueillir des réfugiés fuyant la Libye : un groupe de 162 Éthiopiens, Somalien et Yéménites sont arrivés fin décembre. Et selon le ministère de l’Intérieur, jusqu’à 10 000 migrants pourraient bénéficier de ces corridors humanitaires en 2018, à condition qu’ils soient ensuite répartis dans différents pays européens.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations, au moins 2 833 hommes, femmes et enfants sont décédés ou ont disparu en Libye en 2017.

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