Au Zimbabwe, l’opposition conteste la victoire de Mnangagwa devant la Cour constitutionnelle
L’opposition zimbabwéenne a déposé vendredi un recours devant la Cour constitutionnelle pour contester la victoire d’Emmerson Mnangagwa à la présidentielle du 30 juillet. L’investiture du président a de fait été reportée.
Ils ont attendu la date butoir pour se manifester. Les avocats de l’opposition ont déposé, vendredi 10 août en début d’après-midi, à la Cour constitutionnelle de Harare, un recours contestant les résultats de l’élection présidentielle du 30 juillet remportée par Emmerson Mnangagwa.
Conséquence, le ministre de la Justice zimbabwéenne Ziyambi Ziyambi a annoncé le report de l’investiture du président, initialement prévue pour dimanche. « Cela ne pourra plus avoir lieu. Pour le moment cela dépend de la décision de la Cour », a affirmé le ministre.
L’OPPOSITION ZIMBABWÉENNE DÉPOSE UN RECOURS DEVANT LA COUR CONSTITUTIONNELLE
Selon les résultats officiels, Emmerson Mnangagwa, ancien bras droit de Robert Mugabe resté 37 ans au pouvoir, a obtenu 50,8 % des voix contre 44,3 % pour Nelson Chamisa du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Ce dernier a affirmé dans un tweet : « Notre équipe juridique a fait enregistrer avec succès nos documents légaux. Nous avons un solide dossier et notre cause est bonne. »
Une fois saisie, la Cour constitutionnelle dispose de 14 jours pour trancher. « Toutes les preuves (de fraude) dont nous avons besoin sont disponibles. Il n’y aura aucun doute pour tous les citoyens. Il y a eu une triche et une fraude de « mammouth », avait affirmé mercredi Thabani Mpofu, avocat du MDC.
« Mauvais joueurs »
La plupart des observateurs sont plutôt sceptiques quant aux chances de l’opposition d’obtenir satisfaction devant les tribunaux. « La justice au Zimbabwe a un long passé de partialité favorable à la Zanu-PF [parti présidentiel au pouvoir depuis l’indépendance, NDLR] et il est peu probable que les juges, dont beaucoup doivent leurs postes au parti au pouvoir, prennent des décisions favorables à l’opposition », estime Alexander Noyes, spécialiste Afrique du Center for Strategic and International Studies (CSIS).
De son côté, le président Mnangagwa se montre confiant, répétant que l’élection a été « juste et transparente ». Son camp accuse les opposants d’être « mauvais joueurs ».
Dans le même temps, Tendai Biti, membre du MDC accusé de violence publique, comparaissait à nouveau devant les juges. Il avait été arrêté par les autorités zimbabwéennes après que la Zambie eut rejeté sa demande d’asile. Il a finalement été libéré sous caution, jeudi 9 août.
Avec AFP