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Mortalité maternelle: l’Afrique subsaharienne concentre 70% des décès

Un rapport de l’ONU sur la mortalité maternelle réalisé par l’OMS et le Groupe de la Banque mondiale, publié lundi 7 avril, constate que le nombre de femmes mortes en couche baisse dans le monde, mais de plus en plus lentement. L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée par ce phénomène.

[Image d'illustration] Une mère ventile son enfant à l'hôpital de l'AmitiéTchad/Chine de N'Djaména, le 13 mai 2022.
[Image d’illustration] Une mère ventile son enfant à l’hôpital de l’AmitiéTchad/Chine de N’Djaména, le 13 mai 2022. AFP – ANDREW CABALLERO-REYNOLDS
En 2023, 260 000 futures mères ont succombé des suites de leur accouchement, soit une toutes les deux minutes. Sur le continent africain, une femme a 400 fois plus de risques de mourir en couche qu’en Australie. Le Nigeria, la Somalie, la République centrafricaine et surtout le Tchad sont les pays les plus exposés. Dans ce pays, une femme sur 24 décède pendant ou après son accouchement. L’ONU explique cela par la pauvreté et les conflits armés qui limitent l’accès aux soins.« Des décès donc évitables » affirme le directeur de l’OMS, le docteur Tedros Ghebreyesus. Mais pour cela, il faut des moyens. L’ONU dénonce les coupes budgétaires mondiales qui frappent les services de santé. « Cela met en danger la vie des femmes les plus fragiles », affirme Catherine Russell, la directrice de l’Unicef. En Afrique subsaharienne comme ailleurs, la diminution du taux de mortalité maternelle est de plus en plus lente. Les Nations unies voudraient une baisse de 15% par an, contre 1,1% aujourd’hui dans la région.

Au Rwanda, une baisse de la mortalité en couche de 80 % en 25 ans

Certains pays ont cependant fait d’énormes progrès. C’est le cas du Rwanda, qui fait figure d’exemple sur le continent. Grâce à un travail de toute la société, la mortalité maternelle et infantile a diminué de 80% entre 2000 et 2024. Selon l’institut national de la statistique du pays. C’est ce qu’explique Joséphine Murezeki, présidente de l’association rwandaise des sages-femmes, jointe par Heïdi Soupault, du service Afrique de RFI.

« Nous avons suivi une technique d’enseignement, c’est-à-dire que nous avons formé nos sages-femmes et nos nourrices à l’aide aux malades et aux bébés. On leur a appris les choses essentielles pour prendre soin d’un nouveau-né : comment les aider, comment s’en occuper. Les sages femmes, elles, s’entraident. Les plus expérimentées enseignent aux plus jeunes ce qu’elles ont appris. Mais avant qu’elle fasse cet enseignement, il y a un programme à suivre.  Nous n’avons pas recours aux guérisseurs traditionnels. Ceux qui nous aident, ce sont les agents de santé communautaires. Ils encouragent la population à accoucher à l’hôpital ou dans un établissement de santé. C’est cette collaboration qui nous a beaucoup aidés à réduire le taux de mortalité. »

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