Réunion des chefs de la diplomatie du G20 à Johannesburg : tensions autour de la Russie
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Les ministres des Affaires étrangères des pays du G20 se sont réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, les 20 et 21 février pour préparer le sommet des chefs d’État prévu en novembre. Ce premier sommet du G20 sur le sol africain représente une opportunité stratégique pour Pretoria, mais il est marqué par des tensions diplomatiques, notamment autour de la Russie et de la guerre en Ukraine.
Une représentation américaine en retrait
L’absence remarquée du chef de la diplomatie américaine a alimenté les spéculations sur un climat diplomatique tendu. C’est finalement la chargée d’affaires de Pretoria qui a pris sa place, tandis qu’au Cap, le secrétaire du Trésor américain, Scott Bessent, devrait également manquer la réunion des ministres des Finances la semaine prochaine.
Face à ces absences, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a cherché à minimiser l’impact de ces défections. « Ce n’est pas un revers, finalement, car les États-Unis sont quand même représentés ici. Nous allons réussir, par la voie diplomatique, à échanger autour de ces problèmes afin d’aplanir toutes les difficultés qui ont pu voir le jour dans nos relations », a-t-il déclaré.
La Russie au centre des tensions
Le climat a été encore alourdi par la présence du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Aucune traditionnelle « photo de famille » n’a été prise, plusieurs représentants européens ayant refusé d’apparaître à ses côtés. Toutefois, Cyril Ramaphosa s’est entretenu en privé avec Lavrov, affirmant la volonté de l’Afrique du Sud de maintenir une position diplomatique équilibrée.
L’ambassadeur allemand en Afrique du Sud, Andreas Peschke, a souligné la difficulté d’évoquer le conflit en Ukraine dans un cadre où la Russie est présente : « Évidemment, la question de l’agression de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine est difficile à aborder au G20, puisque l’agresseur se trouve dans la salle. Mais cela reste important d’avoir un dialogue ici, avec les partenaires des pays du Sud. »
Un sommet sous pression mais des ambitions intactes
Malgré les crispations, Cyril Ramaphosa maintient son cap : faire du sommet du G20 un espace de discussion sur les préoccupations des pays en développement. Il souhaite notamment porter les questions de la dette et du changement climatique au centre des débats, affirmant ainsi la voix du continent africain sur la scène internationale.
Alors que les tensions géopolitiques continuent de peser sur les échanges, l’Afrique du Sud espère néanmoins faire de cette rencontre une opportunité pour renforcer son rôle diplomatique au sein du G20.