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Risques pays en Afrique : qui performe le mieux, selon Control Risk et Oxford Economics…

Pour la neuvième fois, les sociétés de conseil et d’études britanniques Control Risk et Oxford Economics viennent de livrer leur perception de l’évolution du risque économique et des opportunités sur le continent.

Du bon et du moins bon… Publié le 25 septembre dernier, le « Africa Risk-Reward Index 2024« , passe en revue, comme à l’accoutumée, les plus grandes économies du continent, elles sont vingt-quatre au total. Sept d’entre eux sortent du lot cette année, à savoir le Maroc (loin devant), le Botswana, la Tanzanie, l’Ouganda, Maurice, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Pour parvenir à ce résultat, les auteurs attribuent à chaque pays, une note de risque et une autre d’opportunités (« Reward »). La première prend en compte une combinaison de risques politiques, juridiques, sociaux et économiques. La seconde combine la taille du marché, les perspectives de croissance ou encore l’évolution démographique. Les sept pays distingués sont ceux pour lesquels la note de risque est inférieure à la note « Reward » et qui affiche donc un solde positif selon ces deux index. Du côté des mauvais élèves, les pays les moins performants cette année sont le Zimbabwe (de très loin), le Nigeria et la Tunisie. Facteur encourageant, comparé à l’an dernier, 16 pays voient leur appréciation globale progresser, contre sept pays pour lesquels elle se dégrade. Le Rwanda demeure pour sa part au même niveau que l’an dernier.
Selon les auteurs, ce rapport est publié à un moment où l’Afrique « connaît une importante évolution politique générationnelle, un renforcement de la connectivité logistique continentale et l’émergence rapide de technologies transformatrices pouvant potentiellement accélérer son développement. Ce tournant majeur présente à la fois des opportunités et des défis pour les entreprises (…), mais aussi des risques exacerbant les fragilités dans certains pays (…)« . A ce titre, Control Risk et Oxford Economics rappellent dans leurs analyses quelques-uns des bouleversements politiques et sociaux des derniers mois, comme la perte de la majorité parlementaire de l’ANC lors des élections de mai 2024, la victoire du candidat d’opposition Diomaye Faye au Sénégal lors de la présidentielle de mars 2024 ou encore les manifestations de jeunes au Kenya qui ont conduit le président William Ruto à limoger presque tout son gouvernement en juillet, sans parler du risque sécuritaire au Sahel. Dans ce contexte, le Sénégal, du fait des incertitudes nées de l’alternance, suivi du Kenya, sont les deux pays à voir leur note de risque se dégrader le plus fortement. Signe des temps, un des articles de fond du rapport détaille combien les jeunes africains sont de plus en plus frustrés par la gouvernance de leur pays, impatients de se développer et désabusés par les institutions politiques. Parmi les autres thématiques abordées dans cette édition figure la question des infrastructures et notamment du regain de rivalité à leur propos entre puissances mondiales (Chine, Etats-Unis, Russie, Europe, pays du Golfe…) dans une logique d’influence, de compétition pour l’accès aux ressources naturelles et de positionnement stratégique global. Basé à Londres, Control Risk est présent dans la plupart des grandes économies du monde. Spécialisé dans la gestion des risques économiques ou sécuritaires, le cabinet dispose sur le continent africain de huit bureaux répartis dans cinq pays (Libye, Sénégal, Nigeria, Afrique du sud, Kenya). Le cabinet d’analyse économique Oxford Economics, dont le siège est situé à Oxford, est également présent sur le continent avec une filiale, dotée de sa propre équipe d’analystes et d’économistes, située près du Cap en Afrique du Sud.

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