Nouveau rebondissement dans la vie politique ivoirienne. Le candidat du principal parti d’opposition, Tidjane Thiam, ne pourra pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. La justice a tranché, mardi 22 avril : l’ancien patron du Crédit Suisse aurait perdu sa nationalité ivoirienne en obtenant la nationalité française en 1987, ce qui invalide son inscription sur les listes électorales en 2022.
Cette décision, rendue à six mois du scrutin présidentiel, bouleverse la stratégie de son parti, le PDCI-RDA, qui misait sur le retour en politique de Thiam pour incarner une alternance face au pouvoir en place.
En réponse à ce revers judiciaire, Tidjane Thiam avait lancé un appel à la mobilisation nationale pour jeudi 24 avril, encourageant ses partisans à manifester pacifiquement contre ce qu’il qualifie d’ »exclusion politique injustifiée ». Cependant, cet appel n’a pas rencontré l’écho escompté.
La marche prévue a été annulée, faute de mobilisation suffisante. Quelques dizaines de sympathisants seulement ont été aperçus dans les rues d’Abidjan, encadrés par un important dispositif sécuritaire. Aucun incident majeur n’a été signalé.
Du côté du gouvernement, on affirme que la décision judiciaire n’a rien de politique. « Les règles sont claires : il faut être de nationalité ivoirienne exclusive pour être candidat à la présidence », a déclaré un porte-parole du ministère de l’Intérieur.
L’opposition, elle, dénonce une instrumentalisation de la justice à des fins électorales. Plusieurs voix s’élèvent pour alerter sur le risque de tension dans un pays où les questions de nationalité et d’éligibilité ont souvent cristallisé des conflits.
Tidjane Thiam, quant à lui, n’a pas encore annoncé s’il comptait faire appel de la décision ou soutenir un autre candidat du PDCI. En attendant, son éviction rebat les cartes de la présidentielle et laisse planer une incertitude sur l’identité du principal rival du président sortant.
