Un pape des périphéries : parcours et engagement social
Jorge Mario Bergoglio, né en 1936 à Buenos Aires dans une famille d’immigrés italiens, découvre sa vocation à 17 ans et entre chez les jésuites en 1958. Ordonné prêtre en 1969, il devient rapidement une figure majeure de l’Église argentine, prônant la simplicité et la proximité avec les pauvres. Surnommé « l’archevêque des pauvres », il critique ouvertement le néolibéralisme et la corruption, et refuse les privilèges liés à sa fonction. Son engagement social se manifeste par une vie modeste, l’aide aux exclus et une dénonciation constante de la pauvreté comme « violation des droits de l’Homme ». En 2013, il devient le premier pape jésuite et latino-américain, prenant le nom de François en hommage à saint François d’Assise, symbole de pauvreté et d’humilité.
Réformes, crises et ouverture au dialogue
Dès son élection, François engage de profondes réformes au Vatican. Il s’attaque à la Curie romaine pour en moderniser le fonctionnement, lutte contre la corruption et donne plus de responsabilités aux laïcs et aux femmes. Il impose la rotation des responsables pour éviter la concentration du pouvoir et diversifie la haute hiérarchie catholique. Face aux scandales d’abus sexuels, il exprime sa honte, exige la transmission des cas à la justice civile et n’hésite pas à limoger des cardinaux impliqués. Sur les questions de société, il adopte une posture plus nuancée que par le passé, prônant la miséricorde et l’ouverture, notamment envers les personnes LGBT+, tout en maintenant la doctrine officielle. Son pontificat est aussi marqué par une attention constante aux migrants et aux peuples marginalisés, incarnée par ses visites à Lampedusa ou Lesbos et ses appels à la solidarité internationale.
Un héritage de simplicité et de paix
Malgré une santé fragile – conséquence d’une ablation pulmonaire dans sa jeunesse et de problèmes de mobilité récents –, François reste actif jusqu’à sa mort à 88 ans, le 21 avril 2025, des suites d’une pneumonie bilatérale. Il aura préparé la succession en nommant la majorité des cardinaux électeurs, assurant la continuité de ses réformes. Son héritage est celui d’un pape proche des oubliés, artisan de paix et de dialogue, qui a su replacer la fraternité et la justice sociale au cœur de l’Église. Sa voix s’est élevée contre la violence, la guerre et l’indifférence, appelant sans relâche à la compassion et à la défense des plus vulnérables, marquant durablement l’histoire contemporaine du catholicisme
