Afrique de l'EstAfrique du NordDOSSIERSÉCONOMIEEuropePOLITIQUE

Mahmoud Ali Youssouf élu à la tête de la Commission de l’Union africaine

Addis-Abeba, Éthiopie – Le diplomate djiboutien Mahmoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères depuis 2005, a été élu à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA) lors du 38ᵉ sommet de l’organisation. Il succède ainsi au Tchadien Moussa Faki Mahamat et prend les rênes de l’instance exécutive panafricaine à un moment critique, marqué par des crises majeures sur le continent.

Un diplomate chevronné face aux défis africains

À 59 ans, Mahmoud Ali Youssouf s’impose après une campagne discrète mais efficace, devançant notamment l’opposant historique kényan Raila Odinga. Polyglotte et fin stratège, il est reconnu pour sa proximité avec le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh et son expertise en relations internationales.

Son mandat débute alors que l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est en proie à un conflit avec le groupe armé M23, soutenu par l’armée rwandaise, menaçant d’embraser toute la région. Par ailleurs, la guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023, continue de déstabiliser la Corne de l’Afrique, tandis que plusieurs pays africains restent suspendus de l’UA après des coups d’État militaires successifs.

Une élection stratégique pour l’Union africaine

L’élection de Mahmoud Ali Youssouf, organisée à bulletins secrets, s’est déroulée à la majorité des deux tiers des États membres ayant le droit de vote. Cette désignation s’inscrit dans un contexte où l’UA cherche à renforcer son influence et à promouvoir une gouvernance plus stable sur le continent.

Originaire de Djibouti, un pays de seulement un million d’habitants mais stratégiquement positionné sur le détroit de Bab-el-Mandeb, il devra également gérer les tensions liées à la présence militaire étrangère en Afrique, notamment celle des États-Unis, de la Chine et de la France.

Priorités : sécurité et développement économique

Dans un entretien accordé à l’AFP en décembre, Mahmoud Ali Youssouf avait souligné les défis majeurs de l’UA, citant « un problème de gouvernance » dans plusieurs États et la montée des crises politiques et sécuritaires. Il insiste sur l’importance de la paix et de la stabilité pour permettre la mise en place effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

« Nous devons commencer par la paix et la sécurité si nous voulons un véritable développement économique en Afrique », déclarait-il, évoquant également la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel et dans la Corne de l’Afrique.

Son mandat s’annonce donc déterminant pour l’avenir de l’Union africaine et la consolidation de son rôle en tant qu’acteur clé de la diplomatie et de la sécurité sur le continent.

Le président élu de la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, sourit après les résultats de l'élection lors du 38e sommet de l'Union africaine, à Addis-Abeba, le 15 février.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

https://www.seneweb.com/xban/clickto/9a50c8a873a65b2b15d3b8d52b9dd9de0559916a