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Sénégal : Des « anomalies » dans les finances publiques sous Macky Sall

La Cour des comptes remet en question la gestion budgétaire entre 2019 et 2024

Le rapport de la Cour des comptes du Sénégal, publié le 12 février 2025, met en lumière des « anomalies » et des « manquements » dans la gestion des finances publiques sous l’ancien président Macky Sall. Ce document jette le doute sur les chiffres officiels concernant la dette et le déficit budgétaire, poussant le Fonds monétaire international (FMI) à suspendre son aide en attendant des clarifications.

Un endettement plus élevé qu’annoncé

Selon la Cour des comptes, la dette de l’administration centrale s’élevait à 18 558,91 milliards de FCFA au 31 décembre 2023, représentant 99,67 % du PIB, un taux bien supérieur à celui annoncé par le précédent régime.

De plus, le déficit budgétaire officiellement communiqué par l’ex-gouvernement est largement sous-estimé. La Cour a recalculé ce chiffre pour l’année 2023, estimant le déficit à 12,3 % du PIB contre 4,9 % annoncé.

Déjà en décembre dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko avait qualifié la situation financière du pays de « catastrophique », affirmant que la dette publique représentait 76,3 % du PIB et que le déficit atteignait 10,4 %.

Des incohérences et des financements hors budget

Le rapport met également en avant des irrégularités importantes dans la gestion des finances publiques, notamment :

  • Des discordances dans le calcul de la dette publique.
  • Des anomalies dans le surfinancement de projets étatiques.
  • Une dette bancaire contractée hors du circuit budgétaire et non recensée dans les comptes de l’État.
  • Des fonds extérieurs tirés supérieurement aux montants affichés par l’ancien gouvernement.

Face à ces irrégularités, le FMI a annoncé la suspension de son programme d’aide en novembre dernier, précisant qu’il ne reprendrait pas les discussions avant d’obtenir des explications claires de la part des autorités sénégalaises.

Réactions et tensions politiques

Ce rapport a provoqué de vives réactions au sein de la classe politique.

Youssou Diallo, un soutien de Macky Sall, a dénoncé un rapport orienté :

« On se demande où était la Cour des comptes pendant ces années. Ses dirigeants doivent démissionner, car ces institutions fonctionnent au gré du pouvoir en place. »

De son côté, le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, a promis une rupture avec les anciennes pratiques. Son gouvernement, dirigé par Ousmane Sonko, a déjà lancé un plan de développement à cinq ans, inscrit dans une stratégie à long terme.

Alors que le pays cherche à rétablir la confiance de ses partenaires internationaux, ce rapport pourrait avoir des répercussions majeures sur la gestion économique du Sénégal et ses relations diplomatiques. L’avenir financier du pays dépendra de la capacité du nouveau pouvoir à rétablir la transparence et la rigueur budgétaire

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