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Tunisie : Des défenseurs des migrants se mobilisent pour la Journée nationale de l’abolition de l’esclavage

À l’occasion du 23 janvier, Journée nationale de l’Abolition de l’esclavage en Tunisie, des organisations non gouvernementales de défense des droits humains ont organisé un rassemblement à Tunis pour mettre en lumière les défis persistants liés au racisme et à la discrimination dans le pays.

Cet événement a permis de donner la parole aux familles de neuf militants arrêtés ces derniers mois. Ces détenus, parmi lesquels figurent des militants associatifs, chroniqueurs et conseillers municipaux, sont accusés d’infractions financières, de mauvaise gestion et d’hébergement illégal de migrants. Toutefois, leurs proches et leurs soutiens estiment que ces arrestations visent en réalité à réprimer leur engagement en faveur des migrants.

Des arrestations dénoncées comme une criminalisation de la solidarité

Selon les ONG présentes, ces détentions reflètent une tendance inquiétante : une criminalisation déguisée des actes de solidarité envers les migrants, dans un contexte marqué par des tensions sociales et économiques exacerbées.

« Les accusations portées contre ces militants sont utilisées comme prétexte pour museler ceux qui s’opposent au racisme et qui luttent pour la dignité humaine, » a déclaré un représentant d’une organisation de défense des droits humains lors du rassemblement.

Les familles des détenus ont pris la parole pour dénoncer des conditions d’arrestation arbitraires et rappeler le travail de leurs proches en faveur des droits fondamentaux des migrants, souvent marginalisés et victimes de discrimination.

Un contexte difficile pour les migrants en Tunisie

La Tunisie, bien que pionnière dans l’abolition de l’esclavage en 1846, reste confrontée à des défis persistants en matière de lutte contre le racisme et la discrimination. Les migrants subsahariens, en particulier, sont souvent victimes d’actes de violence, de stigmatisation et de précarité.

Ce rassemblement intervient dans un climat politique tendu, où les ONG dénoncent un recul des libertés et une pression croissante sur les défenseurs des droits humains.

Une commémoration qui appelle à l’action

Les participants à l’événement ont souligné que la Journée nationale de l’Abolition de l’esclavage ne doit pas se limiter à une commémoration symbolique, mais qu’elle doit être l’occasion d’un plaidoyer pour des politiques inclusives et respectueuses des droits humains.

Les ONG ont appelé à la libération immédiate des militants détenus, à la fin de la répression des actes de solidarité, et à un engagement ferme des autorités tunisiennes contre toutes les formes de discrimination et d’exclusion.

« La lutte contre le racisme et l’esclavage moderne est un combat universel. La Tunisie a une responsabilité historique et morale de montrer l’exemple, » a conclu un des organisateurs du rassemblement.

En ce 23 janvier, les défenseurs des migrants rappellent que la véritable abolition de l’esclavage ne peut être atteinte qu’à travers un engagement continu pour la justice sociale et l’égalité.

Manifestation de soutien aux migrants en Tunisie, le 25 février 2023 (image d'illustration).

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