« Non, la France n’est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide et se réorganise », a déclaré le président Emmanuel Macron en ouvrant la conférence des ambassadeurs à Paris. Lors de cet événement annuel, réunissant les représentants diplomatiques de la France, le chef de l’État a abordé, entre autres, la réorientation de la présence militaire française sur le continent africain.
Le président français, évoquant notamment les récents départs des forces armées françaises du Sénégal et du Tchad, a tenu à souligner le rôle crucial joué par la France dans la lutte contre le terrorisme en Afrique depuis 2013 : « Je crois qu’on a oublié de nous dire « merci ». Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps. L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c’est une maladie non transmissible à l’homme. »
Une conférence axée sur la diplomatie et les enjeux globaux
Organisée autour du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, cette trentième édition de la conférence des ambassadeurs se déroule sur deux jours. Les discussions portent sur des sujets variés tels que l’intelligence artificielle, les défis mondiaux et la diplomatie économique.
Dans ce cadre, Emmanuel Macron a mis en perspective la réorientation stratégique de la France en Afrique. Il a rappelé que la présence militaire française répondait à des demandes formulées par des États souverains, notamment pour lutter contre le terrorisme. Cependant, les récents changements politiques, marqués par des coups d’État dans plusieurs pays africains, ont modifié les priorités locales : « Quand les dirigeants disent « notre priorité, ce n’est plus la lutte contre le terrorisme », alors la France n’a plus sa place. »
« Une réorganisation assumée »
Le président a insisté sur le fait que le retrait ou la réorganisation des troupes françaises n’était pas une conséquence d’un rejet mais le fruit d’une décision conjointe avec les dirigeants africains : « Nous avons proposé de réorganiser notre présence militaire et, par courtoisie, laissé la primauté de l’annonce aux chefs d’État africains. Parfois, il a fallu les pousser. Mais cela ne signifie pas que la France est chassée d’Afrique. »
Pour Emmanuel Macron, cette réorientation témoigne de la volonté de construire un partenariat équilibré et respectueux avec les pays africains. « Dans plusieurs de ces nations, on ne souhaitait ni le départ ni la réorganisation de l’armée française. Mais nous avons pris cette décision ensemble. C’est ça, un partenariat. »
Alors que la France continue d’ajuster sa politique étrangère face à des réalités géopolitiques changeantes, le président a réaffirmé son engagement en faveur d’une diplomatie pragmatique et lucide.
