Au Sénégal, les violences qui avaient marqué la campagne des élections législatives anticipées de novembre 2024 à Saint-Louis (nord) ont conduit à des condamnations significatives. Plusieurs dizaines de personnes avaient été interpellées à la suite d’affrontements impliquant des commerçants, des membres du parti au pouvoir, et des partisans de la coalition d’opposition Samm Sa Kaddu, dirigée par Barthélémy Dias, alors maire de Dakar et tête de liste.
Le tribunal de grande instance de Saint-Louis a tranché. Sur les 80 accusés, 25 ont été condamnés à des peines de prison ferme. Trois d’entre eux ont écopé de trois ans de réclusion pour coups et blessures volontaires et usage d’armes blanches, identifiés grâce à des images de vidéosurveillance. Trois autres ont été condamnés à six mois fermes, tandis que 19 accusés devront purger trois mois de prison pour possession d’armes blanches et exercice illégal de la fonction de police privée. Les 55 autres prévenus ont été relâchés, faute de preuves.
Une sanction saluée, mais des attentes persistent
Ce verdict a été bien accueilli par les organisations de la société civile, qui avaient fermement dénoncé ces violences électorales. Moundiaye Cissé, président de l’ONG 3D, a souligné l’importance de cette décision : « Chaque fois qu’il y a violence, il faut une sanction. » Toutefois, il a rappelé que la justice doit encore se pencher sur d’autres cas, notamment les accusations portées contre des militants du parti au pouvoir, soupçonnés d’avoir incendié le siège de la coalition Samm Sa Kaddu lors du lancement de la campagne. À ce jour, aucune avancée judiciaire n’a été enregistrée dans cette affaire.
Un signal fort en période électorale
Ces condamnations envoient un message clair sur l’importance de la justice dans la lutte contre les violences électorales. Cependant, pour restaurer pleinement la confiance dans le processus démocratique, les Sénégalais attendent que tous les responsables de violences, quel que soit leur camp politique, soient traduits en justice.