Le Mali, le Burkina et le Niger rejettent la période de transition de six mois proposée par la Cédéao
La Cédéao acte le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger : tensions et accusations
24 décembre 2024
Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont officiellement décidé, il y a huit jours, d’entériner le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation régionale. Cette décision prendra effet le 29 janvier 2025, mais prévoit un délai de six mois pour organiser une transition en douceur et permettre la poursuite des médiations avec les régimes militaires au pouvoir dans ces trois pays.
Une période de transition contestée
Le délai de six mois, initialement conçu pour garantir une coordination dans les relations politiques et économiques post-retrait, a été fermement rejeté par les autorités militaires des trois pays concernés. Ces dernières dénoncent une décision qu’elles jugent unilatérale et inadmissible. Dans des déclarations conjointes, les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont exprimé leur désaccord :
Cette réaction reflète la montée des tensions entre ces pays et la Cédéao, qui a intensifié ses pressions depuis les récents coups d’État dans la région.
La France pointée du doigt
Dans une escalade verbale, les militaires des trois pays ont directement accusé la France d’être à l’origine de cette décision. Selon eux, Paris manipulerait la Cédéao pour affaiblir leurs gouvernements et réaffirmer son influence dans la région. Ces accusations s’inscrivent dans un contexte de détérioration des relations entre la France et ces nations sahéliennes, marquées par le retrait des troupes françaises et le rapprochement de ces États avec d’autres partenaires, notamment la Russie.
Les enjeux d’un départ de la Cédéao
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la région. Ces pays, bien qu’en rupture avec la Cédéao, partagent des défis communs tels que la lutte contre le terrorisme, la gestion économique et la sécurité alimentaire. Leur départ pourrait affaiblir la cohésion régionale et compliquer les initiatives communes.
Cependant, pour les régimes militaires, cette rupture est perçue comme un moyen de renforcer leur souveraineté et de s’affranchir des pressions politiques et économiques qu’ils jugent contraires à leurs intérêts nationaux.
Un avenir incertain
Alors que le délai fixé pour la transition court jusqu’à juillet 2025, il reste à voir si les médiations prévues aboutiront à une résolution apaisée ou si la situation continuera de se détériorer. Les tensions actuelles risquent d’exacerber les divisions entre les pays membres de la Cédéao et de transformer ces départs en une fracture durable au sein de l’organisation régionale.
Pour l’heure, la communauté internationale observe de près les évolutions de cette crise, dans une région déjà marquée par l’instabilité et les luttes de pouvoir.
afripresse.com