L’activiste controversé Kemi Seba, connu pour ses prises de position contre l’Occident et le colonialisme, a été interpellé à Paris lundi 14 octobre. Il avait été déchu de la nationalité française en juillet. Le motif de son arrestation est pour l’heure inconnu.
Il est connu pour ses prises de position anti-occidentales parfois virulentes. Le militant panafricaniste franco-béninois Kemi Seba, déchu de la nationalité française en juillet, a été interpellé à Paris lundi 14 octobre 2024, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source proche du dossier, ce mardi 15 octobre. De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, l’ancien leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs avant d’être dissous par le gouvernement français en 2006, a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale. Le motif de l’interpellation n’a pas été précisé à ce stade.
Un passeport diplomatique du Niger
Âgé de 42 ans, Kemi Seba est aujourd’hui à la tête du groupe Urgences panafricanistes et dispose d’une certaine aura sur les réseaux sociaux (282 600 followers sur X, anciennement Twitter ; 1,3 million sur Facebook). Il dispose depuis début août d’un passeport diplomatique du Niger, délivré par la junte en sa qualité de conseiller spécial du chef du régime militaire au pouvoir à Niamey, le général Abdourahamane Tiani.
Il avait lui-même annoncé sur sa page Facebook l’obtention de ce passeport. « En réponse à la procédure de déchéance de ma nationalité commise par la Françafrique contre ma personne (dont l’objectif inavoué était de tenter de limiter mes déplacements, et ainsi freiner la portée de (mes) actions anticolonialistes) », le chef de l’État du Niger « a décidé de m’octroyer le passeport diplomatique, eu égard au combat que je mène depuis 25 ans pour l’Afrique, ce au péril de ma vie », avait-il expliqué.
Accusé d’être un « relais de la propagande russe »
Ces dernières années, Kemi Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique, au cours desquelles il a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée, rappelle l’AFP.