Niamey cherche à mieux contrôler ce qui sort de son sol. Lors du Conseil des ministres, jeudi 19 septembre, le gouvernement a approuvé la création de deux nouvelles sociétés d’État. L’une pour l’or, l’autre pour l’uranium. Volonté affichée : que les richesses minières du pays contribuent davantage au développement.
La Mazoumawa National Gold Company gérera l’exploitation de l’or nigérien, une façon de canaliser la production en grande majorité artisanale et informelle et d’en tirer plus de revenus fiscaux. Chaque année, des dizaines de tonnes d’or exporté échappent aux autorités, un manque à gagner important pour l’État nigérien, même s’il est impossible à chiffrer, selon l’organisation Swissaid.
Cela ouvre également la voie à une transformation de l’or sur place. C’est ce qu’a fait le Burkina Faso avec la création, il y a un an, de sa Société nationale des substances précieuses suivie de la construction d’une première raffinerie d’or.
Comment sera mise en place cette société nationale ? Avec quels garde-fous ? Si elles peuvent améliorer la transparence dans le secteur, ces structures n’empêchent pas automatiquement la corruption ou le blanchiment d’argent.
Côté uranium, la Timersoi National Uranium Company verra prochainement le jour. Difficile de dire dans quelle mesure les multinationales qui exploitent l’uranium nigérien, seront touchées. Cela intervient, en tout cas, après les retraits de permis d’exploitation au français Orano et au canadien Goviex.
Avec cette société nationale, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) veut montrer, une fois de plus, qu’il reprend la main sur cette ressource minière stratégique.