AGRICULTURE : À Nétéboulou, l’activité agricole ne cesse de prendre de l’ampleur
L’agriculture suscite de plus en plus d’engouement dans la commune de Nétéboulou, située dans la région de Tambacounda (est), où le projet Tiers Sud-Bey daara vient en aide aux agriculteurs, qui, satisfaits de l’assistance fournie, réclament maintenant des équipements agricoles afin de produire davantage.
La commune de Nétéboulou est située à environ 30 kilomètres de la ville de Tambacounda. Le voyage entre la ville chef-lieu de région et cette municipalité enveloppée dans un beau paysage à couper le souffle dure environ une demi-heure. À la verdure des espaces non cultivés s’ajoute celle des champs. Ils sont exploités par des agriculteurs bénéficiant de l’aide de Tiers Sud-Bey daara, dont l’objectif, selon ses dirigeants, est d’‘’impulser le développement économique durable des terroirs ruraux’’ de la zone et d’‘’améliorer les conditions de vie des populations’’.
Le projet agricole dirigé par M. Diallo fournit des semences et des engrais aux agriculteurs. Y compris les femmes membres de l’association Sory Counda de Nétéboulou. Elles cultivent un champ d’arachide de 50 hectares et bénéficient d’une formation en agriculture dispensée par Tiers Sud-Bey daara, à l’instar des autres bénéficiaires.
Le champ d’arachide de l’association Sory Counda
Tiers Sud-Bey daara intervient dans quatre départements et vingt communes des régions de Kédougou (sud-est), Kolda (sud) et Tambacounda. Son objectif, selon ses responsables, est de soutenir la politique menée par le gouvernement en vue de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays.
Les dirigeants de ce projet ont effectué une tournée dans les zones bénéficiaires en vue du suivi de la campagne agricole. Ils ont visité, par exemple, le champ exploité par Sory Counda, une association réunissant 40 femmes de la commune de Nétéboulou.
Mohamed Tidiane Diallo, le président-directeur général d’Agrobeydare Sénégal, une entreprise privée intervenant dans l’exécution du projet Tiers Sud-Bey daara, s’est réjoui de l’engouement des jeunes de cette municipalité pour l’agriculture. ‘’Je prends note de votre engagement et constate que les référentiels de l’État en matière de politique agricole sont en train d’être mis en œuvre [dans la région de Tambacounda]’’, s’est réjoui M. Diallo lors de la visite du champ des femmes de l’association Sory Counda.
L’état des cultures et les attentes en termes de récoltes font dire à Mohamed Tidiane Diallo que la zone pourrait supplanter le traditionnel bassin arachidier du Sénégal en matière de production d’arachide. ‘’C’était rare de voir les gens exploiter autant d’espace pour la culture de l’arachide’’, observe le président-directeur général d’Agrobeydare Sénégal et président du conseil régional de la jeunesse de Tambacounda.
L’agriculture est un remède contre la migration irrégulière, selon Mohamed Tidiane Diallo.De nombreuses associations d’agriculteurs de la commune de Nétéboulou bénéficient du soutien du projet Tiers Sud-Bey daara. Selon Mohamed Tidiane Diallo, l’un des objectifs de ce projet est de faire des bénéficiaires des entrepreneurs agricoles et d’inciter les jeunes à se lancer dans l’agriculture, a-t-il dit.
‘’Nous avons organisé des sessions de formation aux techniques culturales. Nous dispensons aussi des formations en entrepreneuriat agricole, pour faire des bénéficiaires de véritables agripreneurs. L’objectif n’est pas, pour eux, de cultiver pour manger mais d’être de véritables entrepreneurs agricoles’’, a précisé M. Diallo.
‘’Notre objectif est également d’aider les femmes, afin que leurs enfants ne soient pas obligés de prendre la mer’’, a poursuivi le président-directeur général d’Agrobeydare Sénégal, faisant allusion à la migration irrégulière.
Les producteurs de Nétéboulou réclament des équipements agricoles.
Ce phénomène a perdu du terrain dans la zone du fait des campagnes de sensibilisation que déroule le projet Tiers Sud-Bey daara, selon Mohamed Tidiane Diallo. ‘’Les jeunes prennent leur destin en main en allant travailler dans les champs. Les départs pour la migration irrégulière ont considérablement baissé dans cette zone’’, a-t-il assuré.
Oumou Sy, la porte-parole de l’association Sory Counda, se réjouit de l’assistance fournie par le projet Tiers Sud-Bey daara.
‘’L’épineuse question, c’est l’acquisition d’équipements agricoles. Nous n’avons pas de tracteurs, ce qui retarde beaucoup nos travaux champêtres. Nous souhaitons qu’on nous aide à en disposer’’, a-t-elle lancé.
Daouda Dembélé, propriétaire d’un champ de trois hectares, se réjouit des bienfaits du projet. Il dit rêver en même temps de la modernisation de l’agriculture locale par l’octroi d’équipements adéquats aux agriculteurs. ‘’Nous sommes très contents de l’aide de Tiers Sud-Bey daara. Le projet nous a beaucoup aidés. Nous souhaitons aussi avoir des tracteurs et d’autres machines agricoles pour moderniser nos méthodes culturales’’, a-t-il dit.
Faute de moyens de transport, de nombreux agriculteurs de la commune de Nétéboulou perdent beaucoup de temps en parcourant les longues distances qu’il y a entre leurs habitations et leurs champs, selon Daouda Dembélé.
Pape Dembélé est un producteur de maïs et d’arachide. Il cultive un champ de maïs d’un hectare et un champ d’arachide de la même superficie. Selon lui, l’agriculture suscite de plus en plus d’engouement en raison des rendements générés par le soutien du projet Tiers Sud-Bey daara.
‘’Les gens ne veulent plus partir. Si vous avez un champ vous permettant d’avoir une bonne récolte, vous n’avez rien à faire en Europe !’’ a-t-il soutenu.
‘’Depuis trois ans, la production agricole ne cesse d’augmenter en raison du projet’’, témoigne Pape Dembélé, déplorant, comme les autres agriculteurs, le manque d’équipements agricoles. ‘’Nous sommes également confrontés à beaucoup de difficultés pour transporter la production.’’
Mohamed Tidiane Diallo dit souhaiter, après avoir pris note des besoins des agriculteurs, que l’État s’attèle à l’acquisition d’équipements agricoles au profit des populations de Nétéboulou.
‘’Nous voulons développer l’agrobusiness. Cela passera par la distribution de machines agricoles aux producteurs. Concernant les engrais et les semences, le problème est résolu. Il ne manque que le matériel agricole et les unités de transformation de la production’’, a expliqué M. Diallo.
Avec APS