RDC: L’ONU alerte sur la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est du pays
Les Nations Unies ont mis en garde lundi contre la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en se disant préoccupées par “l’expansion rapide” du groupe armé Mouvement du 23 mars (M23).
“La situation sécuritaire dans l’est de la RDC a continué de se détériorer ces derniers mois, atteignant des niveaux alarmants de violence et de déplacements de civils”, a averti l’envoyée de l’ONU, Bintou Keita pour ce pays d’Afrique centrale, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.
Mme Keita, qui est également cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), s’est dit “extrêmement préoccupée” par les agissements du M23 dans la province du Nord-Kivu et leurs débordements dans la province du Sud-Kivu.
“Au cours des deux dernières semaines, le M23 a capturé plusieurs emplacements stratégiques au Nord-Kivu, dont la ville de Kanyabayonga, à cheval sur les territoires de Lubero et Rutshuru”, a-t-elle indiqué.
La responsable onusienne a, en outre, rappelé que la RDC connaît “l’une des crises humanitaires les plus graves, les plus complexes et les plus négligées de notre époque”.
L’escalade de la violence dans l’est continue de provoquer des déplacements massifs de population, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse. Au total, la RDC compte aujourd’hui 7,3 millions de personnes déplacées, dont 6,9 millions dans les seules provinces de l’est, selon l’organisation internationale.
Mme Keita a noté que les violations du droit international humanitaire entravent l’acheminement de l’aide humanitaire, notant que la proximité croissante des lignes de front et la présence d’armes, y compris de l’artillerie lourde, à l’intérieur et autour des camps de déplacés et des sites spontanés « compromettent considérablement » la sécurité des populations déplacées et résidentes.
Evoquant le Plan de réponse humanitaire 2024 prévoit 2,6 milliards de dollars pour fournir une aide humanitaire à 8,7 millions de personnes touchées par la crise en RDC, la responsable a signalé qu’à la mi-juin, ce plan n’était financé qu’à hauteur de 26%. Elle a, dans ce cadre, appelé les États membres et les organisations régionales à renforcer leur engagement en faveur de solutions politiques et régionales.