Afrique de l'EstAfrique du Centre

Au Kenya, plus de 270 personnes arrêtées après les manifestations anti-gouvernementales

La police kenyane a annoncé mardi avoir procédé à l’arrestation de plus de 270 personnes à travers le pays, après de violentes manifestations contre le gouvernement qui ont fait une quarantaine de morts fin juin. Plusieurs pillages ont été signalés dans le pays ces derniers jours.

La répression s’organise. La police kényane a annoncé mardi 2 juillet avoir arrêté plus de 270 personnes, dont 204 dans la région de la capitale Nairobi, soupçonnées d’avoir commis des actes criminels lors des rassemblements anti-gouvernementaux.

Des pillages et dégâts matériels généralisés y ont été signalés lors des manifestations organisées par la jeunesse dans plusieurs villes du pays, qui, ont admis certains manifestants, ont été infiltrées par des « voyous ».

Le Kenya est secoué depuis deux semaines par une vague de contestation, déclenchée par le projet de budget 2024-25 prévoyant de nouvelles taxes, qui a cristallisé et fait culminer un plus large mécontentement contre le président William Ruto, élu en 2022.

« Les forces de sécurité à travers le pays ont identifié les suspects qui se livraient à des activités criminelles sous couvert de protestation et les ont placés en détention », a déclaré la Direction des enquêtes criminelles (DCI) dans un communiqué publié sur X mardi soir.

Au total, 204 suspects ont été arrêtés dans la capitale, Nairobi, et 68 autres dans diverses régions du pays, a-t-elle précisé.

Voitures incendiées et commerce vandalisé

La DCI ajoute avoir déployé des enquêteurs dans les régions concernées pour « poursuivre les suspects filmés par les caméras de vidéosurveillance et les enregistrements de téléphones portables, qui volent et détruisent violemment les propriétés et les entreprises de citoyens innocents ».

Les manifestations de mardi ont commencé dans le calme avant de dégénérer, la police tirant notamment des gaz lacrymogènes sur la foules tandis que certains individus lançaient des pierres dans le centre de Nairobi.

Des rassemblements de plusieurs centaines de personnes se sont également tenus dans d’autres villes, comme Mombasa (sud-est), deuxième ville du pays, où des voitures ont été incendiées et au moins un commerce vandalisé.

Le mouvement de contestation antigouvernemental – dépourvu de véritable leader et d’organisation – a viré au bain de sang lors de la journée du 25 juin, lorsque la police a tiré à balles réelles sur la foule qui prenait d’assaut le Parlement à Nairobi.

Au total, 39 personnes ont été tuées et 361 blessées depuis la première manifestation, le 18 juin, avec au moins 22 morts le 25 juin, selon l’agence officielle de protection des droits humains (KNHCR), qui a également fait état lundi de 32 cas de « disparitions forcées ou involontaires » et 627 arrestations de manifestants.

Malgré l’annonce par le président William Ruto qu’il retirait le projet de budget, les appels à se mobiliser ont continué mais été diversement suivis, notamment au sein de la « Génération Z » (jeunes nés après 1997) qui était au cœur du mouvement.

Avec AFP

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