Quand l’e-sport devient synonyme d’espoir en Afrique francophone
Le jeu vidéo a trouvé sa place en Afrique avec plus de 186 millions de joueurs en 2021 qui s’affrontent sur de nombreux jeux. Mais seulement une poignée d’entre eux se lancent dans l’e-sport.
L’e-sport émerge en Afrique depuis quelques années et fait naître des champions qui redonnent un nouvel élan et vendent du rêve aux jeunes qui en sont friands. C’est sur le jeu Guilty Gear Strive que s’est démarqué Pape Ismaïla Gueye, alias « Verix », 23 ans, récemment sacré champion à l’Arc World Tour qui a eu lieu en septembre 2023 aux États-Unis. Avant cette victoire, il avait également été premier sur la scène française, se démarquant à l’Ultimate Fighting Arena en 2023. Son parcours, lui, impressionne toujours. Et quand on lui demande s’il pensait en arriver là, malgré les obstacles, il répond : « C’est l’aboutissement de beaucoup d’efforts personnels. Au Sénégal, peu de personnes s’intéressent aux jeux de combats, il y a quelques groupes qui tentent de s’organiser, cependant il y a encore beaucoup de défis à relever pour le développement de l’e-sport en Afrique. Cette victoire, je l’espère, va inspirer les compétiteurs africains à se surpasser pour atteindre le niveau international. »
Car en effet sa victoire, il la tient aussi du club qui le soutient et l’entraîne, Solo Esport, dirigé par Baba Dioums. C’est lui et son équipe qui font des pieds et des mains pour donner des opportunités aux joueurs.
Cette victoire est symbole d’espoir mais également d’inspiration pour la communauté « Fighting games » sénégalaise et même africaine. Cette victoire, je l’espère, permettra de convaincre un peu plus nos gouvernements à croire en l’e-sport et à investir davantage pour permettre aux athlètes, aux promoteurs et aux associations de pouvoir travailler pour le développement de cette nouvelle discipline en Afrique. Nous avons beaucoup de chance d’avoir Verix à Solo Esport, c’est un héros !
Et si Verix tire son épingle du jeu dans le club, il n’est pas le seul. Mouhamed Thiam, alias « Dexx Junior » a lui aussi gagné le titre de champion sénégalais sur le jeu compétitif le plus populaire en Afrique de l’Ouest : efoot.
Des initiatives font émerger des talents
Si les talents e-sport sont émergents et en font rêver plus d’un, sa dimension inclusive n’est pas à négliger. C’est dans ce cadre que l’institut français et Afrogameuses ont porté l’initiative ABENA Tournaments qui vise à faire briller les talents féminins de l’e-sport en France et en Afrique, avec un premier tournoi qui a eu lieu aux Gamers Assembly cette année.
Mélangeant huit joueuses africaines, françaises et antillaises, ABENA Tournaments souhaite montrer la voie aux joueuses qui souvent se cachent pour jouer, n’osent pas se rendre en tournoi, sont sous-estimées ou insultées en raison de leur genre.
Dans la même lignée, les talents féminins africains existent et n’attendent que de briller. Et ça, Desiré Koussawo, président de l’entreprise SAGES mais aussi de France Esport l’a bien compris.
La mission de SAGES est de libérer le talent des joueurs e-sports africains et de connecter le continent africain à un écosystème mondial en croissance exponentielle ! SAGES vise à développer un écosystème e-sport à 360 degrés sur le continent, offrir aux joueurs et aux organisateurs une plateforme unique pour capitaliser sur leurs connaissances et leur expérience, offrir aux créateurs de contenu une opportunité extraordinaire d’exprimer leur talent et d’amplifier leur audience, et permettre aux joueurs et équipes professionnels de développer de nouvelles opportunités grâce aux nouvelles infrastructures et technologies déployées autour de l’industrie du jeu vidéo.
Et dans cet objectif, il travaille avec l’institut français pour créer la Esport Talent Academy qui a pour but de développer le potentiel de huit joueuses africaines à travers un programme d’accompagnement d’une durée de huit mois qui propose des périodes d’immersion et des formations en ligne, animées par des experts africains et/ou français en développement personnel, en communication et bien plus.
Avec l’émergence de ces initiatives, il ne manque plus que le soutien des économies africaines pour faire briller leurs talents sur le continent et à l’international.