Afrique du CentreCULTUREDIASPORADOSSIERSEuropeMIGRATIONPOLITIQUE

Conférence des Parties (COP28) : Les dirigeants des banques multilatérales de développement étudient les possibilités de combler le déficit de financement du secteur de la nature et de l’eau

Les dirigeants des banques multilatérales de développement qui participent à Dubaï à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques 2023 (COP28), se sont engagés mardi 5 décembre 20223, à mobiliser davantage de ressources pour combler le déficit de financement des secteurs de la nature et de l’eau.

Lors d’une table ronde de haut niveau animée par Lord Zac Goldsmith, ancien ministre britannique du Climat et de l’Environnement, les banques ont échangé leurs points de vue sur ce qui peut être fait différemment pour s’assurer que le monde tienne ses engagements en matière d’eau, de nature et de climat. Parmi les intervenants figuraient notamment des représentants de la Banque interaméricaine de développement (BID), de la Banque asiatique de développement et de la Banque africaine de développement.

Ilan Goldfajn, président de la BID, a présenté le programme pilote CLIMA de son institution, un outil financier innovant qui fournit des dons (5 % du principal des prêts de la BID) pour inciter les emprunteurs à atteindre des objectifs en matière de nature et de climat. CLIMA aide les pays ayant accès aux marchés des capitaux d’emprunt verts et thématiques à mobiliser des capitaux pour des investissements à grande échelle dans le domaine du climat et de la nature. Pour être éligibles, les emprunteurs doivent satisfaire à trois indicateurs clés de performance : fixer des objectifs environnementaux ambitieux, identifier les politiques et les dépenses appropriées pour atteindre ces objectifs, et mesurer et rendre compte de leurs progrès dans les délais impartis.

Masatsugu Asakawa, président de la Banque asiatique de développement, a souligné la nécessité pour la communauté du développement de jouer un rôle moteur dans la mobilisation de partenariats susceptibles de générer des financements nouveaux et supplémentaires. Il a fait référence au lancement des Principes communs pour le suivi du financement de l’adaptation au changement climatique (https://apo-opa.co/4868jkb) [document en anglais] par les banques multilatérales de développement et l’International Development Finance Club afin d’améliorer les rapports sur le financement de l’adaptation.

Il a également souligné l’Initiative pour la résilience de l’eau en Asie et dans le Pacifique, que la Banque asiatique de développement a lancée lors de la COP de l’année dernière (https://apo-opa.co/3RbrMJE) afin de mobiliser au moins 200 millions de dollars d’ici 2025 pour la résilience et la sécurité de l’eau et de l’assainissement en Asie et dans le Pacifique. « Les banques multilatérales de développement doivent prendre en charge l’eau, la nature et le climat », a déclaré M. Asakawa.

Beth Dunford, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée de l’Agriculture et du Développement humain et social a appelé à une action urgente pour atteindre l’objectif de développement durable n° 6, à savoir « de l’eau potable et des installations sanitaires pour tous ».

À l’échelle mondiale, les ressources en eau s’amenuisent et les impacts s’intensifient en raison de la hausse des températures. D’ici 2030, un quart de milliard de personnes seront aux prises avec la pénurie d’eau et, d’ici 2050, les impacts climatiques pourraient coûter à l’Afrique 50 milliards de dollars par an. Depuis 2010, la Banque africaine de développement a investi environ 7,4 milliards de dollars dans la fourniture de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, au profit d’environ 90 millions de personnes en Afrique.

La Banque africaine de développement s’est engagée à quadrupler son financement en faveur de l’adaptation aux changements climatiques pour atteindre 25 milliards de dollars d’ici 2025, en promouvant des investissements intelligents face au climat. La Banque encouragera le financement du secteur privé, en particulier pour le traitement de l’eau, le recyclage et d’autres composantes de la chaîne de valeur de l’eau. Elle envisagera également des programmes stratégiques d’allègement de la dette, comme les échanges dette-nature, en échange d’un engagement des pays membres régionaux à investir dans des infrastructures résilientes au climat.

« Même une goutte d’eau dans l’océan peut provoquer une vague de changement. Le Groupe de la Banque africaine de développement se joint à ses consœurs banques multilatérales de développement pour partager une vision limpide afin d’assurer la disponibilité et la gestion durable des systèmes d’approvisionnement en eau pour tous », a déclaré Beth Dunford.

Johan Rockstrom, directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique et coprésident de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau, a prononcé un discours sur le thème « Repenser l’architecture financière de l’eau et de la nature ». Il a déclaré que la nature et le climat doivent aller de pair dans les efforts déployés pour trouver des solutions. « La surexploitation des ressources naturelles à l’échelle mondiale a exposé le monde au risque de déstabilisation de l’ensemble de la planète, et nous sommes dans un état d’urgence planétaire », a-t-il déclaré.

Il a en outre appelé à la gestion de l’eau et à la prise en compte de l’eau, de la nature et du climat dans leur ensemble lors de l’examen du mécanisme de financement. « Nous devons gérer l’eau comme une entité, valorisée comme un capital dont nous dépendons tous parce qu’elle détermine la durabilité de la biosphère… l’eau est un pourvoyeur de moyens de subsistance, de résilience, et fait partie de l’histoire de l’atténuation. »

M. Rockstrom a appelé à une collaboration pour mobiliser des financements et faire progresser un cadre conceptuel et une restructuration de l’architecture financière globale pour le climat, l’eau et la nature, notant que l’approvisionnement et la résilience de tous les actifs du capital naturel sont des soutiens fondamentaux au bien-être humain et aux économies.

La réunion a conclu qu’il ne peut y avoir d’avenir durable sans une attention urgente, systémique et collective aux liens inextricables entre les changements climatiques, les crises de l’eau et la perte de la biodiversité. La sauvegarde des ressources en eau et de la biodiversité devrait être une priorité, car elles sont essentielles dans les stratégies de lutte contre les changement climatiques.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

https://www.seneweb.com/xban/clickto/9a50c8a873a65b2b15d3b8d52b9dd9de0559916a