Partout dans les montagnes de l’Atlas au Maroc, des campements de fortune sont montés. Les tentes s’alignent pour apporter un abri aux sinistrés et notamment dans la ville de Ouirgane.
Avec nos envoyés spéciaux à Ouirgane, Julien Boileau et Guillaume Thibault
Un téléphone, un cahier et un stylo, Zahra Amzil note tous les besoins. Cette institutrice est désormais chef de campement. Après deux nuits dans le froid, 26 tentes ont été montées dans cette oliveraie. « On distribue pour chaque tente, du sucre, du lait, du fromage, des lentilles, de l’huile… c’est-à-dire le nécessaire. »
Aicha, la quarantaine, est une cousine de Zarha. Traumatisée de voir sa ville dévastée, elle fait le bilan de la catastrophe : « 160 maisons sont tombées. Il y a eu 35 morts. Dans une des maisons qui est tombée, il y a eu huit morts. » Zahra nous fait entrer dans une tente. Assis à même le sol, Mohamed et sa femme Tider qui tremble de douleur et de froid : « On est encore endoloris. Notre maison est détruite et ici, il fait très très froid. C’est très dur. »
« Il n’y a pas d’espoir »
Au milieu de ce camp de fortune, entre un braséro, un chat sauvé des décombres et 10 téléphones qui chargent, Zineb, 16 ans, a perdu la force, l’énergie : « Il n’y a pas d’espoir pour faire des études. On n’a pas d’envie, tout est détruit. » Quatre générations sont réunies et à entendre les femmes, c’est l’une des plus jeunes du campement qui demande la parole : « Je veux une maison et une école. »
Pour répondre à cette catastrophe, la solidarité du peuple marocain s’organise avec des convois de véhicules, de camions chargés de vivres, de couvertures et d’abris ne cessent quasiment jamais. Myriam Quaboul, médecin, spécialisée dans la chirurgie esthétique à Marrakech, a décidé d’aller soigner les sinistrés, ceux qui sont isolés au plus profond des vallées.