Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement africains ont fait le déplacement à Saint-Pétersbourg à l’occasion du sommet Russie-Afrique, jeudi 27 juillet. Sont présents les alliés historiques de Moscou comme le Sud-Africain Cyril Ramaphosa ou le Congolais Denis Sassou-Nguesso, mais aussi les nouveaux partenaires privilégiés, dont le Malien Assimi Goïta et le Burkinabè Ibrahim Traoré. La venue du président camerounais Paul Biya apparaît en revanche comme une surprise.
C’est la première fois que Paul Biya se rend en voyage officiel en Russie en plus de 41 années de pouvoir à la tête du Cameroun. Contrairement à bon nombre de ses homologues, le chef de l’État camerounais n’avait pas fait le déplacement lors de la première édition de ce sommet, à Sotchi, en 2019.
Cette visite a un caractère « historique » selon ses proches, qui font part des « inquiétudes » de Paul Biya. Selon eux, le chef de l’État craint « le retour d’une Guerre froide, dont l’Afrique pourrait être la première victime ».
Ces derniers mois, le dirigeant camerounais a donc multiplié les déplacements internationaux, persuadé qu’un dialogue est possible en dépit des désaccords. Avant de se rendre en Russie, Paul Biya a déjà participé au sommet États-Unis-Afrique en décembre 2022, puis au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, fin juin à Paris.
« Si l’Afrique peut aider au dialogue, il est prêt à faire sa part », confie un proche. C’est le message que le président camerounais portera lors de sa rencontre bilatérale avec le président russe Vladimir Poutine vendredi.