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Conflit au Soudan : entre 10.000 et 20.000 réfugiés soudanais sont arrivés au Tchad

A la suite des affrontements en cours à Khartoum, au Soudan, depuis samedi 15 avril, entre les Forces de soutien rapide (RSF) dirigées par le général Mohammed Hamdane Daglo et l’armée nationale commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, des milliers de réfugiés soudanais sont arrivés depuis ce week-end au Tchad voisin, a annoncé dans la soirée de mardi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Les agences des Nations Unies font état d’une « estimation de 10.000 à 20.000 nouveaux réfugiés, qui sont arrivés à l’est du Tchad au cours de deux derniers jours », a tweeté Laura Lo Castro, Représentante du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Tchad.

Une mission conjointe du HCR, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu « observer l’afflux de nouveaux réfugiés soudanais » fuyant les combats au Soudan dans les trois premiers sites qu’elle a visités mardi, selon Mme Castro.

Vers la mise en place d’un plan de réponse pour les réfugiés

L’objectif de cette mission onusienne en cours dans cette partie orientale du Tchad est d’évaluer « les besoins urgents et convenir d’un plan de réponse » face à un éventuel afflux de réfugiés soudanais.

Dans un communiqué mardi, le HCR avait auparavant indiqué « n’avoir pas connaissance de déplacements de réfugiés vers les pays voisins ». Cependant, les équipes du Haut-Commissaire Filippo Grandi ont affiché leur détermination « à réagir et à apporter leur soutien au Soudan et aux pays de la région en cas de besoin ».

Dans ce même communiqué, le HCR s’est dit profondément préoccupé par la sécurité des civils dans les zones touchées par les combats, et notamment par celle des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays.

« Cette escalade de la violence ne pourra qu’entraver la réponse humanitaire apportée aux personnes dans le besoin à travers le pays et compromettre la stabilité et la recherche de solutions en faveur des millions de personnes déracinées dans la région », a fait valoir l’agence onusienne, relevant qu’une désescalade est donc indispensable de toute urgence.

16 hôpitaux dont 9 à Khartoum sont hors service

Le Tchad abrite plus 600.000 réfugiés dont près de 400.000 originaires du Soudan. Et sur ces 600.000 réfugiés, quelques 145.000 (environ 24%) sont arrivés au Tchad depuis 2018, et de nouveaux groupes continuent d’arriver chaque année ; principalement du Soudan – mais aussi de la République centrafricaine et du Nigéria.

De son côté, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a tiré la sonnette d’alarme quant à la détérioration de la situation sanitaire dans le pays depuis que des affrontements avec les forces de soutien rapide ont éclaté samedi. En raison des attaques, 16 hôpitaux (dont 9 à Khartoum) sont désormais complètement hors service.

« 16 hôpitaux à Khartoum et dans d’autres États, y compris les États du Darfour, sont également sur le point de ne pas fonctionner en raison de la fatigue du personnel et du manque de fournitures », a déclaré dans un communiqué mardi soir, le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la Méditerranée orientale.

L’OMS condamne fermement les attaques signalées contre le personnel de santé, les établissements de santé et les ambulances au Soudan. Ces attaques, qui semblent se multiplier, ont déjà fait au moins trois morts et deux blessés. En outre, elles limitent l’accès à des soins de santé vitaux, mettant ainsi d’autres vies en danger.

Des frappes militaires contre des établissements de santé

« Les informations faisant état de frappes militaires contre des établissements de santé, de détournements d’ambulances alors que des patients et du personnel paramédical se trouvent à bord, de pillages d’établissements de santé et d’occupation d’établissements de santé par des forces militaires sont extrêmement préoccupantes », a déploré le Dr Al-Mandhari, rappelant que les attaques contre les soins de santé constituent une violation flagrante du droit international et du droit à la santé.

Pour l’OMS, les parties au conflit doivent veiller à ce que les patients, le personnel de santé et les ambulances puissent accéder aux hôpitaux en toute sécurité et à tout moment. Les patients doivent avoir accès aux services de santé non seulement pour soigner leurs blessures, mais aussi pour d’autres services essentiels et vitaux.

« Alors que les défis liés à l’accès aux soins de santé augmentent et que le personnel de santé est confronté à des ressources limitées pour traiter les patients, la sécurité et le caractère sacré des soins de santé doivent toujours être protégés, en particulier dans les situations de conflit où l’accès à des services vitaux devient encore plus vital », a conclu Dr Al-Mandhari.

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