Les systèmes de santé du continent africain continuent de se fragiliser, selon l’OMS
La moyenne de l’espérance de vie en Afrique a progressé de 10 ans entre 2000 et 2019. Passant de 46 à 56 ans. Une progression inédite, alors que la moyenne mondial sur la même période est de 5 ans de vie en plus. Des chiffres publiés par l’OMS lors d’une conférence qu’elle a donnée ce jeudi 4 août sur la santé en Afrique. Son constat est clair : l’espérance de vie est minée par la fragilité du système de santé.
En progression jusqu’en 2019, la moyenne de l’espérance de vie en Afrique commence tout juste à s’affaisser, selon l’OMS. En cause, la pandémie de Covid-19 qui a fragilisé un système de santé déjà très précaire.
« Les services de santé du continent ont été plus affectés que ceux des autres régions du monde, explique le Dr Lindiwe Makubalo, assistante de la Directrice régionale de l’OMS en Afrique. Alors que les Etats africains essayent en ce moment de reconstruire le système de santé, il importe de ne pas le recréer tel qu’il était avant la pandémie, mais de l’améliorer. »
Sur tout le continent, seuls 7 pays financent plus de 50 % du budget alloué à la santé. Le Botswana est un de ces sept pays. Mais pour son ministre de la Santé Moses Keetile, le problème ne doit pas mobiliser que les pouvoirs publics.
« Nous finançons notre système à hauteur de 57 %, mais nous voulons que le secteur privé y participe aussi. Nous avons besoin de financement car il y aussi des coûts indirects : par exemple, au Botswana, la population est très éparpillée et elle n’a pas toujours les moyens de payer les frais de transport pour aller se faire soigner. »
Les progrès observés ces vingt dernières années, notamment la couverture des services sanitaires sur le continent qui est passée de 24 % en 2000 à 46 %, sont directement menacés.