« La France n’a pas de leçon à donner à qui que ce soit » : au Cameroun, Emmanuel Macron joue la carte de l’humilité
Emmanuel Macron a profité de son voyage au Cameroun ce mardi pour rencontrer la jeunesse camerounaise : un discours qui a mis de la distance avec les anciens rapports entre l’Afrique et la France.
Pour son premier déplacement de son second mandat sur le continent africain, Emmanuel Macron a commencé par le Cameroun, en arrivant lundi 25 juillet dans la soirée. Dans un pays dominé depuis 40 ans par le même président, Paul Biya âgé de 89 ans, le président français n’a pourtant pas voulu donner de leçons de démocratie.
Lors d’un échange mardi 26 juillet avec les jeunes Camerounais, le chef de l’Etat a joué l’humilité : « La France n’a pas de leçon à donner à qui que ce soit et je pense que par rapport à il y a 20 ans, les démocraties libérales occidentales sont moins bien pour expliquer vers où tout le monde devrait aller. » Pas de leçon donc, mais Emmanuel Macron ne veut pas non plus donner le champ libre aux régimes autoritaires, comme la Russie qui s’installe au Cameroun. Il en a donc profité au détour d’une phrase pour mettre en garde les jeunes Camerounais : « Ce n’est pas avec le président Poutine ou avec d’autres que vous ferez ce genre de débat… »
Les crimes de la décolonisation, un sujet majeur
Sous le grand chapiteau du Club Noah, Emmanuel Macron a aussi été très applaudi quand il a promis une commission pour faire la lumière sur l’un des abcès de la relation franco-camerounaise : les crimes de la décolonisation. « C’est comme un sujet qui a été refoulé. C’est très compliqué d’avancer si on ne dit pas des choses », a expliqué le président.
« Je suis pour regarder la vérité en face, donc il faut l’aborder avec beaucoup de bienveillance commune et juste une volonté de vérité, parce que je pense que c’est la vérité qui permet de faire sépulture. »Emmanuel Macron
à franceinfo
« Il y a une histoire d’amour, un triangle amoureux à raviver : la France, le Cameroun et la diaspora », a conclu Emmanuel Macron.