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Les Sud-Africains se recueillent devant la dépouille de Mgr Desmond Tutu

Les Sud-Africains rendent un dernier hommage à l’archevêque Desmond Tutu, dont le cercueil est présenté jeudi et vendredi dans la cathédrale St Georges du Cap, son ancienne paroisse.

Après les hommages des officiels, place aux anonymes. Les Sud-Africains ont commencé, jeudi 30 décembre, à se recueillir devant la dépouille de Mgr Desmond Tutu arrivée à la cathédrale St Georges du Cap, d’où il a longtemps pourfendu le régime raciste de l’apartheid, pour une chapelle ardente prévue sur deux jours. 

Le cercueil en pin clair – il avait demandé « le moins cher possible » –, simplement décoré d’un bouquet d’œillets blancs, a été porté dans le chœur par six prêtres en chasuble, ont constaté des journalistes de l’AFP. 

L’actuel archevêque du Cap, Thabo Makgoba, a dit une prière pendant que d’autres répandaient de l’encens autour du cercueil de l’infatigable défenseur des droits de l’Homme. Plusieurs membres de sa famille, dont sa veuve, que le pays appelle affectueusement « Mama Leah » et qu’il avait épousée en 1955, l’ont suivi dans l’église. PUBLICITÉ

« C’est une rock star comme Elvis »

Tutu est mort paisiblement à 90 ans dimanche. Après l’hommage planétaire, rendu par les grands de ce monde, de son ami le dalaï-lama au pape François en passant par de nombreux chefs d’État, c’est au tour des simples citoyens.  

Des gens de tous âges et de toutes les couleurs ont défilé, quelques secondes chacun devant la dépouille. Beaucoup se signent, d’autres comme cette femme en hijab violet, baissent la tête respectueusement, un homme joint ses mains devant la bouche pour envoyer un baiser.  

« On est venus rendre hommage », confie à l’AFP Joan Coulson qui, avec sa sœur, s’était présentée très tôt pour être la première à entrer dans le chœur. « Je l’ai rencontré quand j’avais 15 ans, j’en ai 70 maintenant », dit-elle, affirmant que pour elle c’est une rock star, « comme Elvis ».  

Évoquant son franc-parler et son humour, elle parie qu’il est déjà en train de remuer le paradis. « Saint Pierre va lui dire : ‘oh du calme là dedans !' », plaisante-t-elle. 

Bousculade 

La cathédrale devait rester ouverte jusqu’à 17 h. Initialement prévue sur la seule journée de jeudi, cette chapelle ardente a été prolongée à vendredi, « de peur qu’il y ait de la bousculade », a indiqué à l’AFP le révérend Gilmore Fry, devant la cathédrale. Car beaucoup veulent saluer l’icône avant ses obsèques samedi.  

Après une incinération privée, les cendres de Mgr Tutu seront inhumées dans la cathédrale, dont il a été l’archevêque une dizaine d’années jusqu’en 1996. 

Depuis dimanche, des centaines y ont afflué pour déposer messages et bouquets de fleurs. Ses cloches sonnent tous les jours à midi, pendant dix minutes, pour appeler les passants à penser à lui. 

Les drapeaux sont en berne dans tout le pays et la montagne de la Table, qui surplombe la ville portuaire, est illuminée de violet tous les soirs en hommage à « the Arch ».  

De nombreuses cérémonies, principalement religieuses, ont émaillé la semaine et devaient se poursuivre jusqu’aux obsèques.  

L’auteur de la formule « nation arc-en-ciel » 

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Ce jour-là, ni cérémonie ostentatoire ni dépenses somptueuses, le prélat avait laissé des consignes strictes. Outre le bouquet offert par la famille, pas d’autres fleurs. L’assistance devrait être limitée à une centaine de personnes, Covid-19 oblige.  

La cérémonie religieuse sera aussi une cérémonie officielle. Mais les militaires devaient limiter, selon les vœux de l’archevêque encore, leur intervention à la remise d’un drapeau sud-africain à sa veuve. 

Le prix Nobel de la paix s’était retiré de la vie publique depuis des mois, affaibli par son grand âge et un cancer. Après l’élection en 1994 de son ami Nelson Mandela, premier président post-apartheid, c’est lui qui avait trouvé la formule de « nation arc-en-ciel ».  

Desmond Tutu avait présidé la Commission vérité et réconciliation (TRC) dont il espérait, grâce à la confrontation des bourreaux et des victimes, qu’elle permettrait de tourner la page de la haine raciale.

Avec AFP

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