Les banques doivent s’associer aux fintechs pour accélérer la transformation de la banque digitale
Lors d’un webinaire organisé par TagPay et animé par Omar Ben Yedder d’African Banker, Yves Eonnet (TagPay), Djiba Diallo (Ecobank Transnational), Obinna Ukwuani (Bank of Kigali) et Carl Manlan (VISA) ont discuté de l’excellente opportunité que représentent la digitalisation des banques en Afrique et les partenariats avec les fintechs pour relever les défis de l’inclusion financière et de l’expansion rapide des services financiers digitaux, indispensable sur le continent.
Les banques doivent mettre en place les outils qui leur permettront de préempter le marché et de répondre rapidement, et de manière sûre et rentable, à la demande des clients. Pour que les banques restent dans la course, Djiba Diallo, expert fintech du Groupe Ecobank, a souligné qu’il était important de comprendre les fintechs et de tirer parti des opportunités. Les banques ont un rôle à jouer mais elles doivent s’adapter à l’évolution du continent et, dans ce contexte, le partenariat avec les fintechs est essentiel.
De nombreuses banques s’associent à des entreprises fintech pour se digitaliser ; elles peuvent ainsi étendre leurs services et toucher davantage de clients.
Obinna Ukwuani, directeur du numérique à la Bank of Kigali, a précisé : « Nous considérons la transformation digitale comme une nécessité ; aussi, nous avons investi dans cette transition pour nous engager dans cette nouvelle ère. Toutes les sociétés deviennent aujourd’hui des sociétés technologiques, banque ou pas ».
L’argent en espèces domine actuellement dans la majorité de l’Afrique mais, pour développer l’inclusion financière qui, par ailleurs, progresse déjà avec l’essor des technologies financières, la banque digitale devra connaître une croissance continue. L’inclusion financière permet également aux banques de soutenir de nouvelles entreprises et de nouveaux entrepreneurs, stimulant ainsi l’économie. En s’appuyant sur les téléphones portables, la banque numérique a un rôle important à jouer aujourd’hui comme demain.
Carl Manlan, vice-président, directeur de l’impact social, CEMEA, chez VISA, a affirmé : « Parce que nous sommes aujourd’hui dépendants de l’argent liquide, l’opportunité d’introduire des paiements numériques pour améliorer l’inclusion financière est cruciale. Mais il est essentiel de veiller à ce que la formation et le développement des compétences dans le domaine des finances soient adéquats pour que davantage de personnes puissent y avoir accès ».
Les partenariats entre les banques et les fintechs permettront non seulement d’atteindre un plus grand nombre de clients, mais aussi de renforcer l’éducation financière des consommateurs. En outre, le secteur devra développer les talents et les compétences, et ce, à travers toute l’Afrique, afin de poursuivre sa croissance.
Autrefois concurrentes, les fintechs sont désormais considérées comme des partenaires des banques. Comme des acteurs clés de leur activité partageant la responsabilité de l’offre aux clients.
Les banques entrent dans un nouvel univers et ont besoin de plateformes, de technologies et d’une architecture adaptées. Le système bancaire central traditionnel est dépassé et doit être remplacé. Les fintechs aideront les banques à proposer un meilleur service aux clients, en travaillant en coopération et dans le même cadre réglementaire. Les services bancaires numériques qui résulteront de leurs partenariats contribueront à l’inclusion financière et à la formalisation de l’économie informelle. Pour en arriver là, les banques, au niveau mondial, doivent participer à la révolution digitale et s’adapter à la demande des clients.
Pour résumer, Yves Eonnet, président de TagPay, s’est réjoui : « L’époque dans laquelle nous entrons est très stimulante pour nous [les fintechs] et pour vous [les banques]. L’expertise dont nous disposons ouvre la voie à de nouvelles opportunités et ressources pour les banques, notamment en raison du faible coût et de la rapidité du déploiement ».
« Les systèmes sont conçus pour cibler de nouveaux clients, l’inclusion financière ou de nouveaux secteurs mal desservis. C’est passionnant en Afrique parce que j’estime que c’est le début d’une nouvelle ère pour les banques, et toutes les banques du monde ont les yeux tournés vers le continent. L’Afrique présente une situation unique avec la question de l’inclusion financière. Les banques doivent attirer de nouveaux clients, leur proposer des services, se doter de la technologie adoptée et instaurer une culture dynamique qui rende cela possible, et c’est là, en Afrique, que nous construirons la banque du futur. Je dis souvent que la Silicon Valley de la banque n’est pas en Californie mais en Afrique ; c’est là que ça se passe. »