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L’UE se désengage financièrement d’Érythrée

(illustration) Le président érythréen Isaias Afwerki à Mogadiscio, le 13 décembre 2020.
(illustration) Le président érythréen Isaias Afwerki à Mogadiscio, le 13 décembre 2020. AP Photo/Farah Abdi Warsameh

L’Union européenne s’apprête à réaffecter 121 millions d’euros d’aide au développement destinés à l’Érythrée en faveur d’autres projets dans la Corne de l’Afrique. Cette volte-face de la Commission de Bruxelles est motivée, selon nos informations, par le blocage par Asmara des chantiers financés, mais aussi par l’engagement des troupes érythréennes dans le Tigré.

Si elle est approuvée par les États membres, la décision marquera la fin de l’appui controversé que l’Europe apportait depuis 2018 au régime autocratique de l’Érythrée.

En tout, cela concerne huit des neuf projets d’infrastructures initialement financés sur fonds européens, pour une valeur de 121 millions d’euros. La raison, explique à RFI une porte-parole de la Commission, est que ces chantiers sont au point mort « parce que le gouvernement érythréen refuse leur approbation finale depuis des mois ».

La Commission entend donc réaffecter cet argent à d’autres projets dans la région : 62 millions pour la transition démocratique au Soudan, 18 millions pour l’aide aux réfugiés du Tigré, 20 millions d’aide alimentaire au Soudan du Sud et 20 millions pour le soutien aux réfugiés de la Corne de l’Afrique. La décision finale des États membres est attendue « prochainement », dit cette source.

En plus de ce qu’elle appelle le « manque d’engagement érythréen », une autre raison participe à la décision : même si la discussion sur ce désengagement est antérieure à la guerre dans le Tigré, « la situation est encore aggravée par l’implication des troupes érythréennes dans le conflit en cours », admet cette porte-parole.

De son côté, le ministre érythréen de l’Information a fait à cette décision une réponse sibylline, à son habitude : selon Yemane Ghebremeskel, elle « amplifie l’ambivalence [européenne] sur les crimes graves de la défunte clique du TPLF », le parti dissident chassé du pouvoir dans le Tigré.

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