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Côte d’Ivoire: Pascal Affi Nguessan libéré sous contrôle judiciaire

Pascal Affi Nguessan, un des principaux responsables de l’opposition en Côte d’Ivoire, a été libéré sous contrôle judiciaire mercredi, après presque deux mois de détention préventive. Cette décision intervient suite à des pourparlers entre gouvernement et opposition en vue des élections législatives de mars.

Alors que des dizaines de partisans fêtaient son retour, mercredi 30 décembre, dans sa luxueuse résidence du quartier huppé de Riviera Golf à Abidjan, applaudissant, chantant et esquissant des pas de danse, Pascal Affi Nguessan, 67 ans, s’est dit « en bonne santé, heureux de retrouver la liberté » et « soulagé de retrouver famille, amis et camarades de lutte ».

Il est apparu cependant fatigué, avec des cheveux blancs et une barbe blanche inhabituels chez cet ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire, d’habitude toujours tiré à quatre épingles. Il a confié « ne pas avoir été maltraité » pendant sa détention.

Son avocat, Me Pierre Dagbo Gode, avait annoncé dans l’après-midi sa libération « sous contrôle judiciaire » « à l’issue d’une audition devant le juge d’instruction ».

Président d’une faction du Front Populaire ivoirien (FPI, parti de l’ex-président Laurent Gbagbo), et porte-parole d’une partie de l’opposition qui ne reconnaissait pas la réélection du président Alassane Ouattara, il avait été arrêté le 9 novembre à une centaine de kilomètres d’Abidjan, après une cavale de quelques jours.

« Ma libération vient à la suite des discussions dans le cadre du dialogue » mené entre l’opposition et le pouvoir pour « décrisper » le climat politique, très tendu depuis l’élection présidentielle du 31 octobre qui a conduit à la réélection, pour un troisième mandat controversé, du président Alassane Ouattara, a déclaré M. Affi Nguessan à l’AFP après avoir été libéré.

À la recherche d’un apaisement du climat politique

Le pouvoir, l’opposition et la société civile ont achevé, mardi, un premier cycle de pourparlers d’une semaine, à l’issue duquel la date des élections législatives a été fixée au 6 mars 2021, selon le gouvernement. Même si aucun accord n’a été formellement signé, des progrès ont été enregistrés de l’avis de toutes les parties.

L’opposition exige en particulier l’arrêt des poursuites et la libération de ses leaders inculpés à la suite des violences électorales liées à la présidentielle, qui ont fait 85 morts et près de 500 blessés de août à novembre. D’autres militants sont toujours emprisonnés. « J’espère que les autorités ne s’arrêteront pas à ma libération », a dit M. Affi Nguessan.

Il a annoncé qu’il allait « reprendre ses activités politiques », et « espérer » une réunification du FPI entre sa faction et celle des fidèles de Laurent Gbagbo pour que le parti se « repositionne sur l’échiquier politique national en gagnant le maximum de sièges aux législatives ».

Le président Alassane Ouattara s’est par ailleurs exprimé ce mercredi en Conseil des ministres, estimant que le dialogue politique était « un pas important », même si « on ne peut pas tout régler en un seul jour ».   

« Ces élections (législatives) nous permettront de voir le vrai paysage politique de notre pays après plus de dix ans d’absence de certains partis politiques (le FPI, NDLR) et je suis personnellement engagé à faire en sorte que les mesures d’apaisement puissent être prises », a déclaré le chef de l’État.

Avec AFP

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