RDC: l’ancien gouverneur du Katanga et opposant Moise Katumbi aux consultations continuent
En République démocratique du Congo, l’ancien gouverneur du Katanga et opposant Moise Katumbi arrive, et c’est une première depuis 5 ans, ce vendredi à Kinshasa. Il sera reçu samedi par le président Félix Tshisekedi.
Son collègue de la coalition Lamuka et candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Martin Fayulu, lui n’y participera pas, a confirmé l’un de ses porte-parole. Jeudi, d’autres anciens candidats ont été reçus. Ils se sont tous prononcés en faveur de l’initiative du chef de l’État, l’appelant à nommer un informateur ou même à dissoudre l’Assemblée nationale.
Tous, sauf un : maître Theodore Ngoy est l’avocat des deux juges constitutionnels mutés par Felix Tshisekedi, les juges Noël Kilomba Ngozi Mala et Jean Ubulu Pungu qui continuent de protester. Il a pu, pour la première fois, faire part de leurs plaintes directement au chef de l’État.
Il a aussi mis en garde le président Tshisekedi. Selon lui, il ne peut pas dissoudre l’Assemblée sans violer la Constitution : « Je lui ai dit qu’il a cette réalité juridique et politique, c’est-à-dire qu’il a une majorité qu’il a approuvée et à cause de laquelle, pour lui permettre de gouverner, il a fait un accord », explique-t-il.
« L’intérêt du peuple doit être privilégié »
C’est de loin la plus grosse délégation qui se soit rendue aux consultations nationales depuis lundi. Cinq gouverneurs, des dizaines de députés et de sénateurs, toutes tendances confondues, ont rencontré jeudi le président Félix Tshisekedi. Tous sont originaires du Grand Équateur, les provinces du Sud-Ubangi, Nord-Ubangi, Équateur, Tshuapa et Mongala. Un espace qu’ils estiment particulièrement défavorisés aujourd’hui.
« La province de l’Équateur bat tous les records négatifs et la pauvreté a atteint des niveaux insupportables. Et il est important que dans cette configuration recomposition- refondation, la centralité de l’Équateur soit prise en compte dans la refondation de cet État. Il n’est pas normal qu’une province qui a autant d’énormes difficultés soit en plus privée de tous les moyens institutionnels, notamment les 10% qui doivent venir de la Caisse nationale de péréquation qui ne fonctionne pas », a détaillé le député d’opposition Jacques Djoli, qui a été désigné pour parler.
Est-ce à cause des difficultés que l’union toutes tendances confondues, Cash-Front commun pour le Congo (FCC)-opposition avec les cinq gouverneurs qui gouvernent cet espace a fonctionné ? « Je crois que ce qui fait un État ou ce que doit faire une nation, c’est le vouloir vivre ensemble et il est impératif de faire face en face aux défis de l’économie, de la politique, et des impératifs sociétaux. Donc, face à ces défis, l’intérêt du peuple doit être privilégié », rajoute le député de l’opposition.