Près d’un an après son lancement au Sénégal, le PAVIE, soutenu par la Bad, produit des premiers résultats prometteurs
Au Sénégal, Marie et Aminata font partie des premiers bénéficiaires de la première phase du Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (PAVIE I)
À
Ndiemou, dans la région de Fatick, Marie Diouf a fait de la production
de sel sa principale source de revenus. « Par le passé, je produisais
environ 896 tonnes de sel par an. Aujourd’hui, grâce au financement de
la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide (DER), j’ai pu faire
des aménagements dans mon champs de sel, acheter des motopompes et avoir
un fond de roulement », raconte Marie, surnommée « La Reine du sel ».
Avec
plus de 1 500 tonnes produites cette année, elle a quasiment doublé sa
production. « La DER m’a mis en rapport avec ses partenaires qui
transforment le sel afin de m’assurer de pouvoir écouler ma production
pour que je n’aie plus à m’inquiéter des invendus », rassure la
salicultrice de 43 ans.
Horticultrice dans la Société
d’intensification de la production agricole (SIPA) de Thiambe à Matam,
Aminata Diallo et ses associées ont aussi obtenu des ressources pour
exploiter leurs parcelles. « Nous avons pu bénéficier d’un financement
de la DER pour notre fonds de roulement afin d’acheter des intrants pour
la culture du gombo principalement et de produits phytosanitaires. Nous
avons effectué deux campagnes et exporté une partie de nos récoltes à
l’international », se réjouit Aminata.
Au Sénégal, Marie et
Aminata font partie des premiers bénéficiaires de la première phase du
Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des
femmes et des jeunes (PAVIE I). Approuvé en décembre 2019 par le Conseil
d’administration de la Banque africaine de développement pour un
montant de 63,34 millions d’euros, le projet vise à soutenir le Sénégal
dans ses efforts pour résorber le chômage, améliorer les conditions de
vie des jeunes et des femmes et favoriser une croissance et un
développement économique durables. Le projet est cofinancé par l’Agence
française de développement à hauteur de 20 millions d’euros et par le
gouvernement pour 25,58 millions d’euros.
Avec un premier
financement d’un montant de 4,4 millions d’euros par le mécanisme de
Garantie, le projet PAVIE I a mobilisé, à partir du système financier,
11,4 millions d’euros pour financer la campagne de commercialisation de
l’anacarde, la campagne horticole et agricole au Sénégal. Par ailleurs,
grâce au mécanisme de cofinancement, quelque 9,1 millions d’euros ont
été acquis auprès des institutions financières partenaires pour divers
projets agricoles, industriels et artisanaux. Enfin, il est prévu un
décaissement de 4,5 millions d’euros au profit de microprojets conduits
par des jeunes et des femmes à partir du mécanisme de mise à disposition
d’ici à décembre 2020.
« À Win Industries, j’ai travaillé à
rentabiliser l’entreprise avec le lancement de l’eau embouteillée
« O’Royal » pour répondre à un besoin sur le marché sénégalais, avec un
produit accessible par son prix et de grande qualité », témoigne Khady
Cissé Diop, directrice générale de Win Industries, qui travaille dans la
production et la distribution de boissons et d’eau, dont une dizaine
d’années d’expérience au sein de sociétés multinationales.
« Dans
un souci de consolider mon activité et de proposer d’autres produits,
j’ai sollicité des financements et obtenu un appui de la DER/FJ (https://bit.ly/3kxGzwm)
et de la Banque nationale de développement économique, explique-t-elle.
Nous offrons de l’eau embouteillée et cela génère une centaine
d’emplois directs et indirects dans la commune de Pout, avec une pleine
implication des femmes et des jeunes. Chaque bouteille écoulée est la
preuve qu’avec la volonté et les moyens, nos entrepreneurs sont capables
de tout. »
À terme, le projet PAVIE I doit financer plus de
14 000 initiatives entrepreneuriales, générer ou consolider environ
65 000 emplois directs et 89 000 emplois indirects, dont 60% occupés par
des femmes. Plus de 27 000 entrepreneurs doivent être formés, dont plus
de 15 000 femmes. Le projet appuiera également la transformation
numérique de 2 200 entreprises et la formalisation de 3 500 autres.
« Le développement de l’entrepreneuriat et la promotion des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes apparaît comme une réponse adaptée à la lutte contre le chômage et le sous-emploi. Le PAVIE, en synergie avec d’autres projets financés par la Banque (PUDC, PDCEJ et PROVALE), permettra de contribuer à dynamiser l’économie et le développement social au Sénégal », conclut le rapport du projet.
Chronique – Alioune Sarr Ndiaye