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Le Burundi rend un dernier hommage à son ancien président Pierre Nkurunziza

Le Burundi a célébré vendredi les obsèques nationales de l’ancien président Pierre Nkurunziza, décédé subitement le 8 juin, à l’âge de 55 ans.

Deux semaines et demie après la mort soudaine du président sortant Pierre Nkurunziza, à l’âge de 55 ans, après 15 années passées au pouvoir, le Burundi a célébré dans le recueillement, vendredi 26 juin, ses obsèques nationales.

Un hommage national lui a été rendu dans le stade Ingoma de Gitega. Recouvert du drapeau burundais, le cercueil a été transporté sur une Jeep précédée d’une fanfare et accompagnée par un détachement de généraux marchant au pas.

Les invités, répartis sur tout le pourtour du stade en fonction de leur province d’origine, étaient vêtus de blanc, avec pour les hommes une photo du défunt imprimée sur les chemises et les tee-shirts, comme l’avaient demandé les autorités.

Cris, pleurs et gémissements

Dans la tribune d’honneur, l’ancienne première dame, Denise Bucumi, était entourée du nouveau chef de l’État burundais, Évariste Ndayishimiye, et de l’ancien président tanzanien Jakaya Kikwete.

Au passage du cercueil, les spectateurs étaient invités à se lever sans applaudir et à s’incliner. À l’arrivée de la dépouille de l’ex-président dans le stade, des cris, pleurs et gémissements ont été entendus. Plusieurs personnes se sont ensuite évanouies, sous le coup de l’émotion ou de la forte chaleur.

« Il n’est pas facile de trouver les mots justes dans une situation comme celle-ci, où la famille de feu son excellence Pierre Nkurunziza, ses amis et tout le pays ont perdu un père, un ami, un sauveur et un chef de l’État sans avoir eu le temps de l’accompagner », a déclaré le nouveau président, Évariste Ndayishimiye, au bord des sanglots.

Convoi funéraire sous forte protection policière

« Dans la Bible, il est écrit qu’il faut remercier Dieu en toutes choses », a quant à elle observé Denise Bucumi, imperturbable. « Dieu m’a donné la force d’accepter le décès de Nkurunziza et de le remercier. »

Tout comme son épouse qui est pasteur évangéliste, Pierre Nkurunziza était un chrétien très croyant, qui estimait bénéficier de l’onction divine.

Malgré le Covid-19, les mesures de distanciation sociale n’étaient pas respectées et, à l’exception de quelques officiels, personne ne portait de masque dans le stade.

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Déclarée fériée, la journée a débuté à l’hôpital du Cinquantenaire de Karusi (centre), où Pierre Nkurunziza est décédé, par « un hommage rendu au défunt dans la plus stricte intimité familiale par son épouse (…), ses enfants et des proches », a expliqué à l’AFP un cadre de la présidence, sous couvert d’anonymat.

Le convoi funéraire, sous forte protection policière, a ensuite quitté l’hôpital pour se diriger vers Gitega, capitale administrative du pays située à 60 km au sud-ouest de Karusi. Des milliers de personnes se sont alors massées au bord de la route pour rendre hommage au président défunt.

Pierre Nkurunziza a ensuite été inhumé sur le site d’un édifice censé être dédié aux victimes des différentes crises que le pays a traversées mais qui n’a pas fait l’unanimité et n’a jamais été inauguré. Un nouveau monument y sera ultérieurement bâti.

Cette disparition soudaine a choqué le pays. Si Pierre Nkurunziza est mort officiellement d’un arrêt cardiaque, les Burundais se demandent aujourd’hui si leur ancien président, qui était en « détresse respiratoire » au moment de son décès selon une source médicale contactée par l’AFP, n’a pas succombé au nouveau coronavirus.

Avec AFP

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